Nation

Ben M’hidi demeure le cauchemar de la France vivant ou mort

La publication de la députée européenne Rima Hassan d’une photo du héros et martyr Larbi Ben M’hidi sur son compte X a suffi à déclencher un état d’alerte au sein de l’extrême droite

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Le simple fait que Rima Hassan, députée européenne, ait publié sur sa page X une photo du héros et martyr Larbi Ben M’hidi, a suffi à provoquer un état d’alerte dans les cercles de l’extrême droite française, réveillant une vieille haine coloniale.

Ben M’hidi, dont le sourire a terrifié les généraux français de son vivant, continue, même dans la mort, à troubler la conscience des héritiers du colonialisme. La réaction violente de l’extrême droite à cette publication démontre à quel point le symbole dérange.

Le lobby sioniste d’extrême droite en France s’est acharné sur Rima Hassan, preuve claire que la blessure est profonde et que le message est bien passé, malgré les campagnes de dénigrement orchestrées par les médias appartenant à Vincent Bolloré, visant à étouffer le retentissement de l’action des militants du navire "Madleen", parti pour briser le blocus sur Gaza.

Pourquoi un tel acharnement contre Rima Hassan alors que le bateau comptait à son bord plus de 12 militants, dont Greta Thunberg, figure mondialement connue ? Pourquoi cette focalisation sur une seule personne ? L’extrême droite ne s’est pas contentée de critiquer l’hommage de la députée à Ben M’hidi, qualifié par certains de "terroriste" ; certains élus sont même allés jusqu’à réclamer la déchéance de sa nationalité française et appellent à son expulsion vers la Syrie.

Sur les plateaux des chaînes de Bolloré, Rima Hassan est devenue l’ennemie publique n°1, déclenchant un niveau de haine et de racisme rarement atteint, comme si elle avait incendié l’Arc de Triomphe ou la Tour Eiffel.

Pour le journaliste Jean-Michel Aphatie, ce qu’a fait Rima Hassan "est une alerte lancée pour alerter sur le génocide en cours à Gaza", et il s'interroge "Comment peut-on critiquer et tourner en dérision celui ou celle qui dénonce une extermination ?". Il visait ainsi les chaînes et journaux de Bolloré : CNews, Europe 1, Le Journal du Dimanche, mais aussi Le Figaro et Le Point.

Au même moment, plus de 200 organisations internationales de défense de la liberté de la presse et de rédactions indépendantes ont lancé un appel commun pour un accès immédiat, libre et indépendant à Gaza pour les journalistes, et exigent la protection des journalistes palestiniens, dont près de 200 ont été tués par l’armée israélienne en moins de 20 mois.

La question se pose alors : la liberté de la presse et les droits humains sont-ils relégués au second plan dans la République de Victor Hugo, au profit de la défense aveugle de l’occupation, du racisme et de la haine ?

Les mêmes qui ont justifié l’assassinat de Ben M’hidi sous la torture par les généraux Bigeard et Aussaresses, et qui ont déguisé ce meurtre en "suicide", sont aujourd’hui ceux qui tentent de faire taire les voix qui dénoncent le génocide à Gaza. Non pas parce qu'elles menacent la sécurité, mais parce qu'elles brisent le silence, et revendiquent un acte de solidarité avec ceux qui refusent de devenir témoins passifs de l’extermination.

Ce qui est surprenant, c’est que le lobby sioniste d’extrême droite savait parfaitement, comme ils l'ont affirmé, que le navire "Madleen" n’atteindrait jamais Gaza, ni ne lèverait le blocus. Et pourtant, ils ont mobilisé toute leur machine médiatique pour étouffer l’événement, en vain.

Ce qui a provoqué leur ire, c’est l’image choisie par Rima Hassan pour symboliser sa mission : celle de Larbi Ben M’hidi, celui-là même qui affirmait : "Jetez la révolution dans la rue, le peuple la portera." Une phrase qui fut le prélude à la glorieuse Révolution de libération nationale, celle qui a fait plier les généraux français et chassé le colonialisme de l’Algérie.

L’image de Ben M’hidi, le révolutionnaire au sourire indomptable, reste une source d’inspiration pour les peuples en lutte.
Et elle continue de hanter les héritiers du colonialisme, leur rappelant que la propagande qui disait "L’Algérie est française" s’est effondrée, tout comme s’effondrera l’occupation de la Palestine.

Les cris et aboiements des héritiers de la colonisation sur les chaînes de Bolloré sont la preuve que la cause est juste, et sur la bonne voie.