L’Algérie se retrouve aujourd'hui confrontée à une situation exceptionnelle : une offensive médiatique organisée visant à falsifier les faits et à marginaliser ses sacrifices dans la défense des causes arabes, islamiques et africaines justes. Il est désormais évident que cette campagne médiatique acharnée fait partie d’une bataille douteuse ciblant la symbolique de l’Algérie et sa place dans la conscience arabe et humaine. Le pays, resté fidèle à la Palestine et à toutes les causes de la nation, est désormais la cible de campagnes de dénigrement qui vident de leur sens ses exploits historiques et diplomatiques, et minimisent ses contributions majeures dans les moments décisifs de l’histoire de la région.
Depuis son élection, il y a deux ans, comme membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies – élection qui a coïncidé avec la guerre de génocide barbare en cours à Gaza – l’Algérie mène, pas à pas, une action diplomatique déterminée en faveur de la cause palestinienne, incarnant ainsi son héritage révolutionnaire et ses positions constantes sur les questions de la nation. Elle a été la voix la plus forte sur la scène internationale, condamnant l’occupation israélienne, rejetant le deux poids deux mesures occidental, et remettant sur la table les droits du peuple palestinien à la liberté et à l’indépendance.
Cependant, ce rôle crucial, précédé par des sacrifices, de l’aide et du combat sur les terres arabes occupées, n’a pas trouvé d’écho dans les médias arabes, lesquels ont observé un silence suspect ou adopté un traitement marginal, proche de la dissimulation délibérée.
Durant ces deux années, l’Algérie a porté la Palestine jusqu’au cœur du Conseil de sécurité, soumettant à chaque occasion des projets de résolutions pour faire cesser l’agression contre Gaza, réclamant une protection internationale pour le peuple palestinien et dénonçant les crimes de l’occupation documentés par les organisations onusiennes. Et lorsque le Conseil s’est retrouvé paralysé par les vetos américains répétés, l’Algérie s’est tenue debout, avec courage, pour exposer l’incapacité du système international à protéger le peuple palestinien.
Et malgré les louanges de diplomates internationaux, de juristes et de défenseurs de la justice hors du monde arabe – qui ont salué l’Algérie comme la "voix de la conscience arabe" au sein du Conseil – ces positions n’ont pas été relayées de manière adéquate par les médias arabes. Au contraire, elles ont été marginalisées d’une manière qui suscite bien des interrogations.
Au lieu de mettre en lumière cet effort diplomatique remarquable mené par le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU, Ammar Benjama, et son équipe, les médias arabes se sont contentés de répéter les discours officiels de certains États arabes, embellissant l’image de parties ayant normalisé leurs relations avec l’occupation, voire complices avec elle. Cela donne l’impression d’une volonté politico-médiatique de maintenir l’Algérie dans l’ombre, et de ne pas lui reconnaître sa place naturelle en tant qu’État portant avec sincérité et audace le flambeau de la Palestine, face à des menaces explicites émanant du représentant de l’entité sioniste au Conseil de sécurité.
Cette marginalisation ne s’est pas limitée à l’ignorance des sessions du Conseil de sécurité, mais s’est récemment étendue à l’effacement de la mémoire des anciens exploits de l’Algérie : de son soutien armé et financier à la révolution palestinienne, à sa participation à la guerre d’octobre, en passant par sa reconnaissance de l’État de Palestine et jusqu’aux nombreuses initiatives politiques qu’elle a accueillies en faveur de l’unité palestinienne et de la fin de la division, y compris l’accueil de toutes les factions de la résistance palestinienne.
Pourquoi la voix de l’Algérie dérange-t-elle ?
Ce silence pourrait s’expliquer par les bouleversements régionaux actuels. L’Algérie, par son discours ferme et constant, aurait perturbé le jeu stratégique mis en place dans la région, en particulier autour des projets de normalisation que le monde arabe semble avoir embrassés avec empressement – comme l’Algérie l’avait d’ailleurs dénoncé avant même le déclenchement du génocide en cours à Gaza.
Mais ce n’est pas tout. Ces dernières années, l’Algérie a mené une bataille diplomatique décisive en Afrique contre les tentatives israéliennes d’obtenir un statut d’observateur au sein de l’Union africaine. Sa diplomatie a orchestré des efforts étendus, qui, avec l’appui d’États africains épris de liberté, ont permis de geler cette décision en 2022, réaffirmant ainsi sa fidélité historique à la Palestine et son rejet de toute forme de normalisation déguisée.
Or, ces efforts colossaux ont été occultés dans les médias arabes, soit par volonté délibérée de minimiser le rôle de l’Algérie, soit parce que certains régimes arabes sont engagés dans un processus de normalisation, voire de partenariat avec l’occupant, visant à démembrer la géographie arabe et africaine pour mieux en piller les ressources et asseoir un nouveau projet colonial.
L’Algérie laissée seule face aux campagnes hostiles
Sur le plan régional, en dépit des campagnes hostiles menées par les autorités putschistes au Mali, qui n’ont pas hésité à adresser des accusations mensongères et provocatrices à l’encontre de l’Algérie, y compris aux Nations unies, l’Algérie s’est retrouvée seule face aux campagnes de dénigrement et de harcèlement politique. Et ce, alors qu’elle attendait un mot de vérité de la part de ses frères arabes, en reconnaissance de son soutien inconditionnel et immédiat à leurs côtés, du Golfe à l’Atlantique, dans toutes leurs crises – ne serait-ce qu’en hommage à son poids historique et à son rôle stratégique pour la stabilité du Sahel, sa solidarité avec les peuples voisins et sa contribution au développement régional.
Avant cela, pendant deux années consécutives, l’Algérie a dû affronter seule les campagnes politiques et médiatiques les plus féroces menées par l’extrême droite française, visant son histoire, ses sacrifices et son statut. Ces attaques ont été alimentées par les discours de figures politiques ouvertement hostiles aux Arabes et aux musulmans, comme Éric Zemmour, Marine Le Pen, Laurent Wauquiez, Jordan Bardella, Ivan Rioufol et d’autres figures du camp colonialiste.
Pendant que l’Algérie subissait les coups et les provocations extrémistes, la solidarité médiatique arabe a été quasiment absente, face à une escalade féroce orchestrée par les élites politiques et médiatiques d’un ancien État colonial, dans lequel le discours de haine et de supériorité coloniale s’est intensifié, alors que la voix arabe et islamique unifiée s’est affaiblie.
Malgré les tentatives d’occultation et d’oubli, les positions de l’Algérie demeurent gravées dans les archives des Nations unies et documentées dans ses déclarations officielles. De plus, les témoignages de diplomates, de journalistes et de militants libres d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique confirment que l’Algérie a toujours été – et demeure – le "défenseur numéro un" des causes arabes et africaines. Elle tente inlassablement de mobiliser un soutien pour résoudre les crises en Libye, au Soudan, au Sahel, dans la Corne de l’Afrique et dans l’intérieur du continent, sans oublier les dossiers syriens, libanais et yéménites, ainsi que sa solidarité affichée avec l’Iran, le Qatar et d’autres États dans les coulisses du Conseil de sécurité.
Commentaires
Participez Connectez-vous
Déconnexion
Les commentaires sont désactivés pour cet publication.