L’Algérie a pris part à la réunion du Comité international de suivi sur la Libye, qui s’est tenue hier dans la capitale allemande, Berlin, sous l’égide de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL).
Les conclusions de cette rencontre ont été en parfaite adéquation avec la position que l’Algérie défend depuis 2020, fondée sur l’organisation d’élections, la consolidation d’une solution purement libyenne, la cessation des activités des milices, un retrait progressif et encadré des combattants étrangers, ainsi que d’autres éléments essentiels à une résolution durable de la crise.
Étaient également présents à cette rencontre des représentants de l’Égypte, l’Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, le Maroc, la France, l’Italie, la Russie, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Chine, la Turquie et l’Allemagne, en plus de délégués de l’Union africaine, de l’Union européenne, de la Ligue des États arabes, et de l’Organisation des Nations unies.
Cette réunion s’inscrit dans la continuité du processus amorcé lors des conférences de Berlin I et Berlin II, où l’Algérie a joué un rôle crucial pour convaincre les parties prenantes de l’importance de l’approche diplomatique, nationale et onusienne afin de contenir une crise qui dure depuis près de 15 ans, déclenchée en 2011 par la chute violente du régime de Mouammar Kadhafi avec l’implication directe de puissances étrangères.
Le Gouvernement d’unité nationale libyen a salué la déclaration finale publiée à l’issue de la réunion, laquelle a insisté sur le respect de la souveraineté libyenne, le soutien continu aux efforts des Nations unies, et la nécessité d’éviter toute initiative unilatérale susceptible d’aggraver les divisions politiques ou de perturber le processus de règlement – des principes que l’Algérie défend activement à travers divers mécanismes, notamment les rencontres des pays voisins de la Libye.
Les participants à la réunion ont, selon les médias, exprimé leur vive inquiétude face aux obstacles persistants à la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu signé en octobre 2020, avertissant que la poursuite des divisions institutionnelles, l’effondrement économique rapide et la crise de légitimité politique risquent de ramener le pays dans un état de chaos et d’instabilité.
Le gouvernement libyen reconnu par l’ONU a réaffirmé sa volonté d’imposer l’autorité de l’État par ses institutions policières et militaires officielles, et l’éradication de toute formation armée illégale, considérant cela comme une condition essentielle pour garantir la sécurité, la stabilité et la protection du processus politique et constitutionnel.
Le gouvernement a également souligné que la seule voie vers une sortie de crise passe par la tenue d’élections libres et transparentes, fondées sur un cadre constitutionnel consensuel, mettant en garde contre les dangers des initiatives susceptibles de reproduire les divisions actuelles ou de prolonger indéfiniment les phases transitoires, ce qui pèse lourdement sur la population libyenne.
L’Algérie, pour sa part, a constamment plaidé pour un processus "libyo-libyen", soutenu et accompagné par la communauté internationale, soulignant que la solution passe par l’unification des institutions libyennes, une réconciliation nationale sincère, le retrait des mercenaires et des forces étrangères, et enfin, l’organisation d’élections présidentielle et législatives.
Cette vision s’aligne pleinement avec les conclusions des conférences de Berlin I et II, ainsi que la première réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye, tenue en Algérie début 2020, et les rencontres qui ont suivi dans le même cadre en 2021.
Le ministère algérien des Affaires étrangères avait alors insisté sur la nécessité d’un retrait progressif, organisé et sécurisé des combattants étrangers et mercenaires de Libye, sous la supervision des Nations unies, en coordination avec les pays voisins, et accompagné de l’organisation d’élections nationales.
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