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L'entité sioniste avait préparé un plan pour bombarder le Club des Pins en 1988

En réaction à l'accueil par l'Algérie de la proclamation de l'État palestinien

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Dans un discours prononcé jeudi dernier au ministère de la Défense, le président Abdelmadjid Tebboune a révélé une information inédite jamais évoquée auparavant par un haut responsable : l'entité sioniste avait élaboré un plan pour bombarder le Club des Pins, dans la banlieue ouest d’Alger, en 1988.

Tebboune a évoqué ce sujet dans le cadre de son discours sur le soutien historique de l’Algérie à la cause palestinienne, affirmant que ce projet israélien était motivé par l’accueil, par l’Algérie, de la session du Conseil national palestinien le 15 novembre 1988 au Club des Pins, au cours de laquelle le leader palestinien Yasser Arafat a proclamé la création de l’État de Palestine, sur la base de la résolution onusienne de 1947 sur le partage de la Palestine.

Aucune partie n’avait alors déclaré que l’Algérie était visée par un plan d’attaque de la part de l’entité sioniste, en raison de son soutien actif à la cause palestinienne. Tebboune a déclaré, s’adressant aux cadres de l’armée « c’est ici qu’a été proclamé l’État palestinien, malgré tous les risques qui existaient à l’époque. Vous, officiers de l’Armée, êtes au courant des menaces qui pesaient alors sur l’Algérie, y compris le projet de bombardement du Club des Pins. »
Le président n’a toutefois pas fourni plus de détails sur cet épisode datant d’environ 37 ans, ni sur les raisons pour lesquelles l'entité n’a finalement pas mis son plan à exécution.

Tebboune a souligné que l’Algérie n’a jamais reculé dans son engagement envers la cause palestinienne, affirmant que « nous n’avons aucun intérêt à défendre, si ce n’est notre conscience envers un peuple qui lutte contre le colonialisme. Nous n’attendons aucune reconnaissance ni certificat de quiconque. Les Palestiniens eux-mêmes savent que des Algériens ont combattu en Palestine en 1948. »
Il a également rappelé que l’Algérie avait accueilli les Palestiniens et Yasser Arafat en 1982.

Les propos du président ont été interprétés comme une réfutation indirecte d’un enregistrement audio controversé attribué à l’ancien président égyptien Gamal Abdel Nasser, diffusé fin septembre, dans lequel il aurait minimisé la participation algérienne à la guerre de 1967.

Le président a insisté « personne ne peut nous donner de leçons. Nous ne cherchons aucune récompense pour ce que nous avons fait, c’est un devoir, dans la continuité du message de nos martyrs. Nous disons à nos amis et aux autres : nous sommes avec la Palestine, qu’elle ait tort ou raison. »
Tebboune a par ailleurs affirmé que l’Algérie a joué un rôle majeur pour l’obtention du statut d’observateur pour la Palestine à l’ONU, ajoutant que « pour la première fois, la cause palestinienne dispose d’un défenseur acharné au Conseil de sécurité. C’est un honneur pour l’Algérie, pour nos martyrs et pour nos positions. »
Il a conclu en affirmant que la position de l’Algérie est constante et ne changera pas, même si elle entretient des relations avec des pays ayant une politique opposée « pour nous, la solution passe par un État palestinien avec Jérusalem comme capitale. Il n’y aura pas de solution sans cela. »