Le ministre français de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a exprimé le souhait de son pays de voir « la reprise de la coopération sécuritaire avec l’Algérie », après une interruption causée par les tensions issues de l’alignement de Paris sur Rabat dans le conflit du Sahara occidental.
Lors de son passage lundi sur la chaîne d'information française LCI, qui appartient au groupe TF1, le journaliste a interrogé le ministre sur l’absence de communication avec l’Algérie dans le domaine du renseignement sécuritaire, soulignant que cette coupure représentait une « contradiction », compte tenu de l’importance stratégique de cette relation pour les deux pays.
Le ministre a répondu « Depuis le début de la crise politique avec l’Algérie, l’axe de coopération sécuritaire directe est complètement interrompu. C’est un vrai problème de ne plus avoir de contact avec les services de sécurité algériens ni d’échange d’informations. Il est nécessaire que cette liaison sécuritaire reprenne à un moment donné. »
Le journaliste lui a ensuite demandé : « Est-ce que cela concerne des informations utiles que l’Algérie pourrait fournir à la France ? »
Nuñez a répondu « Oui, ce sont des informations qui peuvent être précieuses pour déjouer des actes terroristes, lutter contre le crime organisé... Il existe de nombreux scénarios possibles, c’est pourquoi il est essentiel d’avoir un canal de communication direct. C’est absolument indispensable. »
En réponse à une question liant la reprise du dialogue politique avec l’Algérie au rétablissement de la coopération sécuritaire, le ministre a déclaré « Je préfère ne pas trop m’avancer sur ce sujet, je suis ministre de l’Intérieur… je reste dans le cadre de mes compétences », tout en précisant qu’il avait noué « dans ses précédentes fonctions, des relations très fructueuses avec les autorités algériennes, qui ont été très constructives pour les deux parties », faisant référence à ses anciens postes au sein de l'appareil sécuritaire français avant son entrée au gouvernement.
Dans des déclarations antérieures, Nuñez avait déjà considéré l'absence de coopération sécuritaire avec l’Algérie comme un "gros problème" pour un ministre de l’Intérieur, affirmant son souhait de rouvrir le dialogue avec les Algériens sur les questions de sécurité et d’échange d’informations.
Il a également affirmé qu’il montrera la même fermeté que son prédécesseur Bruno Retailleau concernant l’application de la loi et la politique d’expulsion des étrangers en situation irrégulière, tout en signalant un changement de ton, en évitant certaines « expressions clivantes », faisant référence au langage confrontational utilisé par Retailleau envers l’Algérie, ce qui avait accentué la crise entre les deux pays.
Le nouveau ministre de l’Intérieur est présenté comme « un haut fonctionnaire partisan du dialogue, qui évite les provocations », contrairement à Retailleau, ce qui donne l’impression qu’il adopte une approche plus pragmatique dans la gestion des dossiers liés à l’immigration et à la sécurité, notamment avec l’Algérie.
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