Après les discours ambigus que l’extrême droite française et une partie de la classe politique qui lui est affiliée ont longtemps adoptés à propos de l’islam, les masques sont tombés, et la « bataille » contre l’islam est désormais assumée à travers des déclarations explicites, sans équivoque ni justifications, dans une dynamique qui menace d’exploser la situation à l’intérieur de la France. En effet, cette hostilité nourrie depuis des années s’est rapidement transformée en actes de violence inédits, dont les cibles sont l’islam et la communauté musulmane, y compris ceux qui possèdent la nationalité française.
Il semble que le gouvernement français, soumis à l’influence du courant d’extrême droite, continue de pousser le pays vers un tunnel obscur de conflits à caractère raciste, dont l’issue n’est pas visible, ignorant les multiples avertissements qui lui parviennent et les messages que renvoient l’escalade effrayante des violences, le climat de peur, d’insécurité et la perte de confiance dans la protection de quiconque présente des signes d’appartenance à l’islam.
Dans ce contexte, le discours de haine et l’islamophobie sont passés de simples insinuations à des déclarations officielles, révélant le visage hideux de politiciens qui prétendaient défendre la liberté de pensée et de croyance. Parmi eux, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui n’hésite pas à accuser tout ce qui est lié à l’islam, même s’il s’agissait des citoyens français disposant des droits civiques complets garantis par les textes juridiques et législatifs de la République française.
Issu du courant d’extrême droite, Retailleau oublie qu’il est le ministre de tous les Français, quelles que soient leurs religions et leurs convictions. Il déclare ouvertement la guerre au voile, en le qualifiant non pas de simple morceau de tissu mais de « drapeau d’une idéologie islamiste », allusion faite à l’extrémisme, et s’acharne à empêcher les mères de le porter lors des sorties scolaires de leurs enfants, ainsi que les étudiantes à l’université. Les dérapages de ce ministre se sont enchaînés lorsqu’il a affirmé que l’islam était la source de tous les maux et qu’il fallait donc combattre toutes ses formes et manifestations.
Ces déclarations n’ont pas cessé, alors même qu’elles ont donné lieu à une montée de la violence à l’intérieur de la France d’une manière effrayante l’an dernier et durant le premier semestre de cette année. Les crimes racistes se sont multipliés : quelques semaines seulement après le terrible assassinat du jeune Aboubakr dans une mosquée, un autre crime similaire a été commis contre un jeune tunisien musulman. Dans les deux affaires, les motivations étaient racistes, ce qui révèle la gravité de la situation vécue par les musulmans, les Africains et les Arabes en France, face à l’explosion du discours de haine qui alimente et encourage ces actes.
En revenant sur les circonstances de ces crimes, le ministère de la Justice a annoncé qu’un Français avait tué son voisin tunisien à Puget-sur-Argens, dans le sud-est du pays, et en avait blessé un autre, tout en publiant deux vidéos à caractère raciste. Le procureur de la République de Draguignan, Pierre Couttenier, a précisé que plusieurs armes avaient été retrouvées dans la voiture du suspect, « dont un pistolet automatique, un fusil de chasse et un revolver », preuve qu’il s’agissait d’un acte prémédité.
Les crimes perpétrés à l’encontre de membres des communautés arabes ou africaines, nourris par le discours de haine et les idées racistes, connaissent une inquiétante recrudescence en France ces derniers temps, notamment avec l’idéologie portée par l’extrême droite. Même les festivités religieuses et la pratique des prières n’ont pas été épargnées : elles nécessitent désormais des dispositifs de sécurité exceptionnels pour prévenir d’éventuelles violences. Ainsi, dans la commune d’Amiens, au nord de la France, environ trois mille fidèles se sont rassemblés sur un terrain attenant à la plus grande mosquée pour accomplir la prière de l’Aïd al-Adha. Cette fête a eu lieu cette année quelques jours seulement après le choc causé par l’assassinat d’Aboubakr Cissé dans une mosquée près de Nîmes, et d’Hichem El Miraoui près de Toulon, deux crimes qui ont renforcé le sentiment d’être visés par le racisme chez les musulmans.
Les immigrés ont exprimé leur ressenti face aux regards racistes qui les poussent souvent à cacher leurs origines, afin d’éviter les désagréments, ne serait-ce que des insultes ou des violences verbales. Ils incombent la responsabilité du développement de ce phénomène alarmant et porteur de graves menaces, aux autorités et au discours de haine relayé par certaines chaînes et médias,.
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