Nation

« Sansal a falsifié l’histoire réelle des Allemands pendant la révolution algérienne »

Rachid Boudjedra, invité exceptionnel dans l’émission « Yamin wa Yassar » sur El Khabar TV.

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Le grand écrivain Rachid Boudjedra commente pour la première fois la décision de libération de Boualem Sansal et sa position sur son incarcération, abordant son parcours littéraire avec un ton critique, notamment à propos de son roman « Le village de l’Allemand », qu’il considère comme le récit véritable des Allemands pendant la révolution de libération, loin de toute falsification historique.

Boudjedra n’hésite pas à critiquer Kamel Daoud, l’un des piliers de son ouvrage « Les fornicateurs de l’Histoire », remettant en question sa célébrité qu’il juge artificielle en France et l’attribution supposée de son prix Goncourt. Il revient également sur la polémique concernant l’accusation de plagiat de l’histoire de Saâda Arabane et sa position à ce sujet.

L’entretien s’étend à des questions plus larges, notamment les tentatives de présenter l’Algérie comme un pays antisémite, après la démolition des murs d’une synagogue délabrée. Boudjedra évoque son histoire familiale pour répondre et clarifier, affirmant que les Algériens ont toujours coexisté avec toutes les religions, y compris le judaïsme, et révèle pour la première fois que son père s’était marié avec une juive à Constantine, ayant des demi-frères issus de ce mariage.

L’écrivain exprime également son opinion sur le Prix Nobel de littérature, qu’il juge profondément politisé, et critique sévèrement Naguib Mahfouz, qu’il considère comme un auteur simple qui n’aurait pas obtenu le prix sans Camp David. Il déclare ne pas attendre de telles distinctions, réservées selon lui aux « réactionnaires » plutôt qu’aux « progressistes ».

L’auteur de « L’escargot têtu » adopte une position tranchée sur la langue française, utilisée dans ses œuvres majeures, appelant à en réduire l’usage qu’il considère comme un instrument entre les mains de la France. Il plaide également pour une révision des relations avec la France, devant reposer sur l’égalité, affirmant : « ni eux un grand pays, ni nous un petit pays ».

De nombreuses questions, polémiques et débats ont marqué ce premier volet de l’émission « Yamin wa Yassar» sur El Khabar TV, donnant la parole à un écrivain provocateur qui n’a jamais hésité à briser les tabous et qui occupe une place centrale dans la vie littéraire et culturelle algérienne depuis plus d’un demi-siècle.