"Le caftan algérien puise ses origines dans les conquêtes islamiques"

La commissaire du festival, Faïza Riache, a entamé la réception des candidatures de jeunes artisanes et artisans pour ce concours qui sera intégré au programme de cette manifestation culturelle, aussi bien dans sa version féminine que masculine. L’objectif est de revenir aux origines du caftan algérien et d’affirmer son identité nationale.

Six candidats seront sélectionnés pour la phase finale de la compétition, programmée du 30 août au 2 septembre. Les éliminatoires se dérouleront en ligne afin de retenir les six finalistes. Le concours cherche à révéler des stylistes au regard artistique contemporain, capables de sublimer l’esthétique du caftan algérien. Leurs créations seront évaluées par un jury qualifié au Palais des Raïs (Bastion 23) à Alger.

Faïza Riache a expliqué que cette édition introduit une nouvelle activité : le "Défi du Caftan", une initiative pensée pour mettre en valeur ce vêtement ancestral à travers la créativité des jeunes. Elle a précisé que le caftan algérien, dans toutes ses déclinaisons, ne se limite pas à l’habillement féminin, mais comprend également des modèles masculins, chacun avec ses spécificités et occasions.

Le concours prend en compte des critères de design et de broderie reflétant le raffinement de ce costume traditionnel. L’objectif est de préserver tous les éléments liés au caftan, depuis le design jusqu’au choix minutieux des matières premières. Riach a rappelé que la fabrication du caftan est liée à divers métiers traditionnels comme le fetla et le mejboud, des techniques artisanales utilisant des fils d’or et d’argent.

La commissaire a exprimé son inquiétude face à la disparition progressive des artisans travaillant à la main, au profit des machines industrielles. Le "Défi du Caftan" vise donc à encourager les jeunes à apprendre ces métiers et à leur redonner de la valeur.

Les six participants devront créer un caftan qui allie authenticité algérienne et modernité créative, en partenariat avec "Tico Academy", une structure spécialisée dans la formation des jeunes aux métiers de la mode traditionnelle.
Les trois lauréats bénéficieront d’avantages importants : une formation à l’académie, une participation à la prochaine édition du festival, une sélection pour représenter l’Algérie dans des événements internationaux, ainsi qu’une séance photo professionnelle pour promouvoir leurs créations.

Depuis sa prise de fonction il y a trois ans, Faïza Riache a mis l’accent sur l’aspect scientifique et académique du festival. L’édition 5 était consacrée au thème "Costume et Résistance", mettant en lumière le rôle du burnous, de la mlaya et du haïk dans la lutte contre le colonialisme et la mondialisation. La dernière édition, quant à elle, a porté sur la broderie algérienne.

Cette année, le thème de l’exposition académique porte sur l’histoire du caftan et son évolution, d’un vêtement masculin à une tenue féminine. Elle vise à démentir l’idée reçue selon laquelle le caftan serait arrivé en Algérie avec les Ottomans. Faïza Riach affirme que les recherches menées dans le cadre du festival prouvent son existence depuis les conquêtes islamiques, en particulier sous les dynasties ziride, hammadide et zianide.