C’est avec des pas tantôt confiants, tantôt hésitants, que l’étudiant algérien pose pour la première fois le pied dans le campus universitaire, portant un petit sac mais de grands rêves. Ce moment symbolise le passage d’une phase familière à un monde nouveau, où se mêlent enthousiasme et appréhension. Après des années de dépendance à l’égard de la famille, il se retrouve face à une expérience totalement différente, marquée par l’indépendance et la responsabilité personnelle : de la gestion du quotidien jusqu’au suivi du parcours académique.
À cette étape charnière, l’étudiant vit le passage de l’adolescence aux prémices de la maturité, confronté à des défis bien différents de ceux rencontrés au lycée.
Le paradoxe réside dans le fait que l’université, bien qu’elle soit un vaste espace dédié au savoir et à l’apprentissage, provoque au début un sentiment d’étrangeté et de solitude, en particulier chez ceux qui quittent leur famille et leur ville pour vivre loin de la chaleur du foyer familial.
Mais cette distance devient rapidement un moteur de développement personnel, poussant l’étudiant à s’adapter à un nouvel environnement, à s’ouvrir à des amitiés diverses qui reflètent la mosaïque culturelle du pays. Dans les amphithéâtres, les couloirs des facultés et les résidences universitaires, l’étudiant entame un véritable voyage de découverte de soi et de construction d’avenir, accompagné de l’espoir de surmonter ses premières peurs et de faire de cette expérience une passerelle vers un avenir prometteur.
La crainte d’une première immersion dans la vie universitaire
La majorité des nouveaux étudiants qui passent du lycée à l’université s’accordent à dire que leurs idées préconçues sur l’université étaient erronées. Ce nouveau monde a chamboulé leur vie, les confrontant à de grands changements, à commencer par la gestion autonome de leur vie académique et sociale.
Beaucoup parmi eux parcourent des dizaines de kilomètres pour rejoindre l’université Hassiba Ben Bouali à Chlef, dans le but de poursuivre leurs études dans les spécialités auxquelles ils ont été orientés après l’obtention du baccalauréat. Cependant, vivre en résidence universitaire pendant plusieurs mois loin de leurs proches leur a fait mesurer l’ampleur de la responsabilité individuelle qu’ils doivent désormais assumer seuls, sans l’aide des parents, de la famille ou des amis.
Nabil, Mounir, Samia et Salsabil font partie des nouveaux étudiants rencontrés par El Khabar à leur arrivée à l’université de Chlef. Originaires de Aïn Defla, Mostaganem, Tissemsilt et Naâma, ils ont été affectés à cette université pour la rentrée universitaire actuelle.
Nabil raconte qu’il n’avait jamais visité Chlef auparavant. Par chance, le jour de son arrivée pour l’inscription en résidence universitaire coïncidait avec une journée automnale douce et agréable, contrairement à ce qu’il avait entendu sur la chaleur intense de la région.
Accompagné de ses parents et de ses petits frères, il a pu finaliser son inscription facilement, grâce à la numérisation du système et à la mobilisation des agents et du directeur des services universitaires, qui ont mis en place tous les moyens nécessaires pour accueillir les étudiants.
Mais quelques heures plus tard, l’heure de la séparation avec sa famille est arrivée. Resté seul dans une ville inconnue, Nabil a été envahi par un sentiment de tristesse, mêlé à la curiosité de découvrir ce nouveau monde.
De son côté, Mounir, venu avec son père depuis Tissemsilt, était enthousiaste à l’idée de cette nouvelle aventure, loin de son environnement habituel. Il confie, d’un ton optimiste, être impatient de découvrir les aspects pédagogiques de l’université et la vie en résidence. Bien que certains témoignages d’amis l’aient inquiété, il voit cela comme un défi à relever avec détermination.
Il avoue néanmoins avoir ressenti une certaine solitude une fois son père reparti, se remémorant le moment du départ, tôt le matin, où il avait quitté sa mère et ses frères. Dorénavant, il devra se réveiller seul, prendre son petit-déjeuner et se rendre aux cours sans l’aide de sa mère, qui le soutenait au quotidien durant ses années de lycée.
Mounir réalise aujourd’hui le poids des sacrifices que ses parents ont consentis depuis sa naissance jusqu’à l’obtention du baccalauréat. Désormais, la responsabilité lui incombe entièrement.
Quant à Samia et Salsabil, elles ont exprimé une joie indescriptible après avoir finalisé leur inscription universitaire via la plateforme numérique. Même l’obtention d’une chambre en résidence s’est déroulée sans difficulté, grâce à la numérisation mise en place par le ministère de l’Enseignement supérieur, qui a permis d’éviter les longues files d’attente des années passées.
La numérisation a ainsi amélioré l’image de la vie universitaire, autrefois marquée par des scènes négatives comme les bousculades et les attentes interminables.
Samia se dit prête à embrasser une nouvelle vie universitaire, à rencontrer des camarades venant d’autres wilayas, ce qui contribuera, selon elle, à renforcer la cohésion nationale grâce aux liens tissés entre jeunes venus des quatre coins du pays.
À noter que l’université de Chlef offre un confort appréciable en matière de logement universitaire, avec une capacité d’accueil de plus de 16 000 lits, alors que seuls 10 000 étudiants y résident actuellement, répartis sur neuf résidences universitaires.
Pour cette rentrée universitaire, 8 344 nouvelles places pédagogiques ont été attribuées aux nouveaux inscrits dans ses différentes facultés. L’université compte plus de 32 000 étudiants, encadrés sur le plan pédagogique par plus de 1 220 enseignants.
Commentaires
Participez Connectez-vous
Déconnexion
Les commentaires sont désactivés pour cet publication.