Les vols des pèlerins algériens vers les lieux saints se poursuivent, dans un contexte de préparatifs constants menés par l’Office National du Hadj et de la Omra, en coordination avec les cinquante agences agréées pour organiser ces voyages au profit d’au moins 15 000 pèlerins.
Lors d’une visite à la station du Hadj et de la Omra de l’aéroport international d’Alger – Houari Boumediene, jeudi dernier, l’on perçoit toute la sacralité de ce rituel qui attire chaque année des milliers d’Algériens, à travers un parcours administratif et logistique dont les détails échappent souvent à ceux qui se rendent à La Mecque.
Du tirage au sort en fin d’année civile, jusqu’à l’embarquement vers les lieux saints, le parcours est long mais facilité par les processus de numérisation mis en place par les autorités publiques, en réponse aux exigences des autorités saoudiennes, qui ont déjà accompli de grands progrès à ce sujet depuis plusieurs saisons.
À l’ancienne aérogare (station du Hadj et de la Omra), les pèlerins sont accueillis par des bénévoles du Croissant-Rouge algérien et des scouts, dans le cadre d’un accord signé entre l’Office du Hadj et ces deux organisations. Ce partenariat pourrait être élargi à l’avenir pour inclure d’autres composantes de la société civile. C’est aussi une opportunité pour les membres d’associations locales et nationales de se former à l’action bénévole, et de favoriser les échanges entre générations et régions.
Chaque pèlerin, selon son horaire de vol, se dirige vers les guichets d’enregistrement des bagages et de retrait des cartes d’embarquement, assurés par les employés des quatre compagnies aériennes impliquées dans le transport des pèlerins : deux compagnies algériennes (Air Algérie et Tassili Airlines), et deux compagnies saoudiennes (Saudia et Flynas).
Ce qui nous a frappé, c’est la quantité de bagages transportés par les pèlerins algériens : certains emportent de grandes valises qui dépassent souvent la limite autorisée par les compagnies aériennes (deux bagages de 23 kg chacun). Les employés doivent donc rappeler les règles et exiger une réduction du poids, afin d’éviter des excédents problématiques durant les vols.
Juste avant un vol vers Médine jeudi dernier, certains pèlerins ont été vus en train de réorganiser leurs valises pour respecter les remarques des employés, leurs bagages contenant principalement des produits alimentaires et de consommation comme le café, le lait en poudre, de petits appareils de cuisine, ou encore de la vaisselle. Ils expliquent que « le séjour dans les lieux saints dure environ un mois. Étant donné la difficulté de trouver des restaurants abordables, nous préférons apporter ce dont nous avons besoin pour éviter des dépenses excessives, surtout avec la hausse des prix en Arabie Saoudite et les taxes imposées aux commerçants et restaurateurs. »
On observe aussi que les pèlerins emportent avec eux des produits traditionnels algériens comme le m’semen, le rfis, des gâteaux secs, ainsi que des biscuits, du thé, du café, etc.
Selon un employé de l’Office du Hadj et de la Omra, cette habitude devrait disparaître progressivement grâce aux améliorations annuelles, bien que l’on rappelle de ne pas transporter de produits périssables. L’Office veille en effet, à travers ses contrats avec les prestataires de services à La Mecque, Médine, Arafat et Mina, à assurer la restauration durant tout le séjour, avec deux repas (petit déjeuner et dîner) fournis quotidiennement.
Après l’enregistrement des bagages (une opération d’environ trois minutes par passager), le pèlerin se dirige vers le contrôle sanitaire avec son carnet de santé et son certificat médical, documents obligatoires pour éviter les incidents comme ceux enregistrés les années précédentes avec des personnes souffrant de maladies graves nécessitant un encadrement médical spécialisé, difficile à assurer par la délégation algérienne ou les autorités saoudiennes.
Ensuite, le pèlerin passe par le guichet de la Banque d’Algérie, où il présente son passeport, son carnet du pèlerin et le reçu de paiement, pour obtenir la prime du Hadj fixée à 3 700 riyals saoudiens (environ 1 000 USD), conformément à la décision du président Abdelmadjid Tebboune fin de l’année dernière. Cette mesure s’accompagne également d’une augmentation de la prime touristique, portée de 100 à 700 euros, remise aux voyageurs dans les aéroports au départ.
Enfin, les pèlerins récupèrent au guichet de l’Office leurs sacs à main et pochettes contenant le bracelet du pèlerin et l’écusson de la mission algérienne, avant de passer par la Police des frontières, où leurs documents de voyage sont vérifiés. Là, se termine le parcours des accompagnateurs, dans une ambiance chargée d’émotion, notamment pour les personnes âgées. Des moments qui rappellent le premier jour d’école, empreints de regards lourds de signification.
Comme le Hadj n’est pas un voyage ordinaire pour les Algériens, ses rituels deviennent parfois un fardeau pour les services en charge. Les autorités aéroportuaires doivent mobiliser de nombreux agents pour organiser la circulation et les parkings, à cause des cortèges d’accompagnateurs qui veulent entrer dans la zone de départ pour dire au revoir et aider le pèlerin. Cette habitude devra être revue, car elle entraîne des désordres, des embouteillages inutiles, et de l’encombrement dans les couloirs réservés aux passagers et aux employés de l’aéroport.
Pour faire face à ce phénomène, l’Office a adopté une idée courante en Arabie Saoudite : recourir aux bénévoles du Croissant-Rouge et des scouts, qui, comme on a pu le constater, possèdent un grand sens civique et un bon niveau d’instruction pour aider les pèlerins, surtout les personnes âgées. Il est donc important que les proches des pèlerins acceptent de se plier aux nouvelles règles et contribuent à éviter les comportements gênants, comme les files d’attente inutiles, le stationnement anarchique, ou l’occupation des couloirs publics. Enfin, le respect de la propreté des lieux publics est un devoir pour tous.
التعليقات
شارك تسجيل الدخول
الخروج
التعليقات مغلقة لهذا المقال