Des pays européens s’apprêtent à expulser les réfugiés syriens

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Des pays européens ont suspendu les demandes d'asile des Syriens et certains ont annoncé leur intention de les renvoyer en Syrie après la prise de Damas par l'opposition armée et la chute du président Bachar el-Assad.
Le ministère de l'Intérieur français a indiqué qu'il suspendait les demandes d'asile des Syriens suite à la chute d'Assad.
« Le chancelier Karl Nehammer a donné des instructions aujourd'hui au ministre de l'Intérieur Gerhard Karner de suspendre toutes les demandes d'asile syriennes actuelles et de revoir tous les cas dans lesquels l'asile a été accordé » a déclaré le ministère de l'Intérieur autrichien dans un communiqué.
Nehammer a précisé, via la plateforme X dimanche dernier, qu'il fallait réévaluer la situation sécuritaire en Syrie pour permettre la reprise des expulsions. Actuellement, environ 100.000 Syriens vivent en Autriche, représentant l'un des plus grands groupes de réfugiés en Europe.
Dans le même contexte, la ministre allemande de l'Intérieur, Nancy Faeser, a déclaré que l'évaluation des demandes d'asile des Syriens vivant en Allemagne dépendrait des évolutions en Syrie après la chute d'Assad. Elle a ajouté qu'il était impossible de prédire des retours concrets de réfugiés syriens pour le moment et qu'il serait contraire à la déontologie de spéculer sur leur situation dans une situation aussi instable.
Plus tôt dans la journée de lundi, le ministère de l'Intérieur a annoncé que l'Office fédéral des migrations et des réfugiés avait suspendu toutes les demandes d'asile syriennes jusqu'à ce que la situation politique en Syrie se clarifie. Un porte-parole de l'Office a précisé que plus de 47 000 demandes d'asile syriennes étaient actuellement suspendues, dont 46 081 demandes initiales.
L'Allemagne accueille environ un million de Syriens, le plus grand nombre parmi les pays de l'Union européenne. La plupart sont arrivés au cours des années 2015 et 2016, sous la chancelière Angela Merkel.
Dans ce contexte, une source gouvernementale grecque a indiqué à l'agence Reuters qu'Athènes avait suspendu les demandes d'asile de près de 9 000 Syriens après la chute d'Assad.
En Suède, le leader l’extrême droite, participant à la coalition gouvernementale, a estimé qu'il était nécessaire de revoir les permis de séjour accordés aux réfugiés syriens.
Jimmie Åkesson, a écrit sur la plateforme X que « des forces islamiques destructrices sont derrière le changement de régime en Syrie », et a ajouté : « Je remarque que certains groupes tirent parti de cette évolution ici en Suède. Vous devez considérer cela comme une bonne opportunité pour retourner dans votre pays ».