Economie

Tout savoir sur les deux organismes nationaux spécialisés dans l’importation et l’exportation

Les deux organismes nationaux sont indépendants et reflètent la vision stratégique de l’Algérie visant à restructurer et organiser le commerce extérieur

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Deux décrets exécutifs numérotés 25-233 et 25-234, publiés dans le Journal officiel n°60 en date du 7 septembre 2025, consacrent la création de deux organismes nationaux indépendants, reflétant la vision stratégique de l’Algérie pour la restructuration et l’organisation du commerce extérieur
Cette étape historique s’inscrit dans le cadre de la politique gouvernementale visant à renforcer la souveraineté économique et à rationaliser les opérations d’importation et d’exportation

L’Autorité algérienne des importations : une vision globale pour encadrer et organiser les importations
Le décret exécutif n°25-233 vise à créer l’Autorité algérienne des importations, un établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, placé sous la tutelle du ministère du Commerce extérieur

Selon le décret, les missions principales de l’autorité sont de mettre en œuvre la politique de l’État dans le domaine de la régulation des importations, étudier les besoins du marché national et définir les quantités nécessaires à importer, contrôler les flux de produits importés et leur distribution à l’échelle nationale, suivre les prix mondiaux des produits importés, lutter contre les pratiques commerciales illégales dans le domaine de l’importation, créer un registre national des importateurs en coordination avec les secteurs concernés.

L’autorité est dirigée par un conseil d’orientation présidé par un représentant du ministère du Commerce extérieur, et composé de représentants de 16 secteurs ministériels et organismes nationaux, dont la Défense nationale, les Finances, les Douanes et la Sécurité. Le directeur général est nommé par décision conjointe du Premier ministre et du ministre du Commerce extérieur.

L’article 2 du décret précise que l’autorité est un établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, placé sous la tutelle du ministre chargé du Commerce extérieur. L’article 3 précise que le siège de l’autorité est établi à Alger.

Quant à l’article 4, il indique que l’autorité met en œuvre la politique de l’État en matière de suivi et d’encadrement des importations.
Elle est notamment chargée de proposer toute mesure visant à encadrer les importations de biens et services, en coordination avec les secteurs concernés, en s’appuyant sur les bases de données relatives aux besoins du marché national. Elle prépare également des études analytiques sur les importations et élabore des rapports périodiques en coordination avec les secteurs concernés. Elle contribue aussi à la lutte contre les pratiques commerciales illicites.

L’autorité mettra en place une plateforme numérique pour faciliter les opérations d’importation, reliant tous les intervenants, et offrant des services numériques complets pour une gestion transparente et efficace.

Selon l’article 6, l’autorité encourage la mise en place d’une centrale d’achats groupés pour renforcer le pouvoir de négociation avec les fournisseurs étrangers, réduire les coûts et les délais d’importation, et assurer un approvisionnement régulier du marché national. Les commandes portant sur un même type de produit seront regroupées via la plateforme numérique.

L’article 7 stipule que, dans le cadre de la protection de la production nationale, la plateforme sera interopérable avec les systèmes d’information des entités concernées par l’importation, telles que la Banque d’Algérie, les banques agréées et la Direction générale des Douanes, conformément à la législation en vigueur.L’Autorité algérienne des exportations : faire avancer les exportations vers de nouveaux horizons
Le décret exécutif n°25-234 crée l’Autorité algérienne des exportations, un établissement public similaire, qui vise à stimuler et développer les exportations hors hydrocarbures.

Les missions de l’autorité incluent définir le potentiel exportable des biens et services nationaux, étudier les marchés internationaux et élaborer des rapports prospectifs, contribuer à l’amélioration des normes de qualité des produits exportés, organiser la participation de l’Algérie aux foires et salons internationaux, soutenir les exportateurs algériens et faciliter les procédures d’exportation, créer un registre national des exportateurs.
Selon le décret, l’autorité mettra en place un guichet unique pour l’export regroupant les représentants de 14 secteurs et organismes liés aux opérations d’exportation, ce qui simplifiera les procédures et réduira considérablement les délais
Elle proposera aussi une plateforme numérique moderne permettant aux exportateurs de suivre leurs demandes en ligne, interagir directement avec les administrations concernées, et bénéficier de services de conseil et de soutien

Ces deux institutions constituent une avancée stratégique pour soutenir la sécurité alimentaire et pharmaceutique, diversifier l’économie, accroître les exportations hors hydrocarbures, améliorer le climat des affaires, et renforcer l’intégration économique régionale et internationale

Les deux décrets prévoient une période transitoire de six mois pour transférer les missions de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur aux deux nouvelles autorités, tout en garantissant les droits des employés
Cela reflète la volonté de l’Algérie de bâtir un modèle économique basé sur la diversification, l’efficacité et la transparence, en vue d’une intégration plus forte aux marchés régionaux et mondiaux, ce qui renforce la position de l’Algérie comme moteur économique dans la région

Les deux institutions sont financées par des budgets propres, comprenant des subventions de l’État et des recettes de services, soumises au contrôle du ministère des Finances, et appliquent les règles de la comptabilité publique

L’article 2 du décret relatif à l’Autorité des exportations précise que l’autorité est un établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, placé sous la tutelle du ministre chargé du Commerce extérieur; Elle peut, dans le cadre de ses missions, créer des représentations à l’étranger appelées Maison de l’Algérie.

L’article 3 indique que le siège de l’autorité est établi à Alger, des antennes régionales peuvent être créées, si nécessaire, par décision conjointe du ministre du Commerce extérieur, du ministre des Finances et de l’autorité chargée de la Fonction publique

Quant à l’article 4, il précise que l’autorité est chargée de mettre en œuvre la politique de l’État en matière de promotion des exportations, identifier, en coordination avec les secteurs concernés, le potentiel exportable des biens et services
Collecter les informations techniques et commerciales utiles à l’exploration desmarchés internationaux, réaliser des études prospectives approfondies sur les marchés étrangers, élaborer des rapports d’évaluation périodiques et annuels sur la mise en œuvre des politiques d’exportation, contribuer aux systèmes de veille commerciale et analyser l’impact des marchés internationaux sur les échanges algériens, étudier les régimes juridiques et tarifaires des marchés cibles
Encourager le lancement du label Made in Algeria, conformément à un cahier des charges garantissant la qualité et la conformité aux normes internationales, en coordination avec les secteurs compétents.

Ces réformes structurelles traduisent la volonté de l’Algérie de bâtir un nouveau modèle économique fondé sur la diversité, l'efficacité et la transparence. Elles ouvrent la voie à une intégration plus poussée dans les économies régionale et mondiale, et consolident la position de l’Algérie en tant qu’acteur économique majeur sur la scène régionale.