Démantèlement d’un réseau à Annaba en possession d’une substance sensible

Les services de sécurité de la daïra d’El Bouni, relevant de la sûreté de la wilaya d’Annaba, ont réussi en milieu de semaine dernière à saisir plus de 500 grammes de mercure, et à arrêter deux suspects impliqués dans la création d’un réseau criminel spécialisé dans la vente de substances sensibles et interdites.

Selon un communiqué des services de la sûreté de la wilaya d’Annaba, les faits remontent à la réception d’informations par les agents de la sûreté de la daïra d’El Bouni, signalant la présence de deux individus transportant et tentant de vendre des matières dangereuses. Suite à ces informations, la brigade de police judiciaire a mis en place un plan rigoureux qui a permis d’identifier et d’arrêter les deux suspects, et de saisir 520,43 grammes de mercure, substance interdite.

Les deux individus ont été conduits au poste de police, où un dossier judiciaire a été établi à leur encontre pour détention et transport de marchandise interdite, à savoir du mercure. Une fois toutes les procédures légales achevées, ils ont été présentés devant le procureur de la République près le tribunal de El Hadjar, pour répondre aux chefs d’accusation liés à la possession et au transport, en vue de la vente, de substances sensibles.

Le commerce du mercure connaît, selon certaines sources locales, une forte recrudescence ces derniers temps, alimenté par des réseaux criminels spécialisés opérant localement, mais ayant également des ramifications à l’étranger, dans le but de le faire passer en contrebande hors des frontières algériennes.

Bien que cette substance soit hautement sensible, utilisée notamment dans la fabrication d’explosifs, elle est également exploitée par certains individus pratiquant la sorcellerie, qui prétendent que le mercure rouge permettrait d’invoquer les esprits, les djinns et les démons, ou encore de révéler des trésors cachés et d’autres pratiques occultes.

Par ailleurs, le mercure argenté est utilisé à des fins médicales, notamment par les chirurgiens-dentistes, qui s’en servent pour les amalgames dentaires, mélangé au zinc. Toutefois, son usage est strictement réglementé, nécessitant une autorisation préalable des autorités compétentes, en raison de sa dangerosité.

Des réseaux criminels exploitent cette situation pour arnaquer leurs victimes, en les persuadant qu’ils détiennent du mercure rouge ou argenté, leur extorquant ainsi des sommes d’argent importantes, pouvant atteindre des dizaines de millions de dinars.