Entre les ambitions de 2027 et les enjeux du futur, l’Algérie avance vers un décollage économique qui pourrait redéfinir sa place sur les plans régional et international.
La mission de Sifi Gharib et de son gouvernement est lourde, mais elle repose sur la conviction profonde que l’Algérie possède toutes les qualifications pour devenir une puissance économique émergente. Sur cette voie, les noms de ceux qui auront contribué à cette transformation seront inscrits dans l’histoire, tout comme restera gravé dans la mémoire que l’Algérie, sous la conduite de Tebboune, a su transformer ses potentialités en une force réelle au service de son peuple et de son continent.
La nomination de Sifi Gharib en tant que Premier ministre constitue une étape marquante dans le parcours politique et économique de l’Algérie. Ce choix ne vient pas de nulle part : il reflète la vision du président Abdelmadjid Tebboune, qui a montré au cours des six dernières années une volonté claire d’inscrire l’Algérie parmi les pays émergents et de bâtir un modèle économique et social cohérent, reposant sur les ressources nationales et répondant aux aspirations de la société.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, le président Tebboune a fait de l’économie une priorité majeure. Au début de son second mandat, il a annoncé clairement que l’horizon 2027 représenterait un tournant historique pour consolider la transformation économique, soulignant que le temps n’était plus au diagnostic, mais à l’exécution. C’est dans ce cadre qu’intervient le choix de Sifi Gharib, technocrate reconnu pour sa rigueur et son efficacité, pour diriger l’appareil exécutif. Ce choix traduit l’orientation de l’État vers une mise en valeur des compétences de terrain, capables d’accélérer le rythme des réformes, loin des calculs étroits ou des équilibres traditionnels.
Le président Tebboune a compris que la stabilité sociale est une condition essentielle pour toute réforme économique profonde. C’est pourquoi il a mis en œuvre une série de politiques sociales qui ont rencontré un large écho positif, notamment l’exonération d’impôt sur les salaires inférieurs à 30 000 dinars, la revalorisation des pensions de retraite, le soutien au logement social, et le maintien des subventions pour les produits de première nécessité. Ces mesures ne sont pas de simples décisions conjoncturelles, mais elles constituent un pilier d’une stratégie plus large visant à préserver la cohésion nationale et à garantir la justice sociale, tout en opérant la transformation économique recherchée.
Dans cette vision, la question de l’autonomisation des femmes s’est imposée comme l’un des piliers de la réforme. L’Algérie a récemment ratifié la convention « CEDAW » et levé ses réserves substantielles, en accord avec la Constitution de 2020 qui a renforcé les droits des femmes et affirmé leur participation active au développement.
Cette orientation n’a rien de symbolique. Elle s’est concrétisée par la nomination de femmes à la tête de ministères stratégiques et par l’ascension de compétences féminines dans les institutions économiques et politiques. La femme algérienne, qui a toujours été en première ligne durant les périodes difficiles de l’histoire du pays, dirige aujourd’hui de grandes entreprises et rivalise avec ses homologues masculins par ses compétences.
Depuis 2019, les signes de la transition apparaissent dans plusieurs secteurs. Dans l’industrie pharmaceutique, l’Algérie couvre 72 % des besoins du marché local, ce qui lui a permis de se positionner en tête du continent africain.
En agriculture, la production a bondi grâce aux investissements dans les Hauts Plateaux et dans le Sud, où de vastes terres ont été transformées en fermes modèles capables d’assurer la sécurité alimentaire des Algériens et de contribuer à l’approvisionnement des marchés africains.
Quant au secteur de l’énergie, pilier de l’économie nationale, il connaît des transformations qualitatives à travers la valorisation du gaz naturel, le développement des industries pétrochimiques et l’élargissement des investissements dans les énergies renouvelables. Ces efforts ont abouti à un excédent commercial de plus de 10 milliards de dollars en 2024, ce qui reflète une nouvelle dynamique économique.
Le président Tebboune accorde une importance capitale à l’intégration continentale à travers les grands projets d’infrastructure. L’Algérie, de par sa position géographique, constitue un pont naturel entre l’Europe méditerranéenne et l’Afrique subsaharienne. Cette ambition se traduit par deux projets majeurs :
La route transsaharienne, longue de 4800 km, reliant l’Algérie à Lagos (Nigéria), achevée à 80 %, constitue une artère économique qui relie le Nord du continent à son Sud. Elle incarne la volonté de l’Algérie de devenir un corridor logistique stratégique, notamment dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine.
Le réseau ferroviaire Nord-Sud et Est-Ouest, qui reliera les ports méditerranéens au Sud saharien, intégrant ainsi le Sud au tissu économique national. La ligne Est-Ouest, l’un des réseaux les plus longs d’Afrique, vise à renforcer le commerce inter-maghrébin.
Ces deux projets ne sont pas de simples routes ou chemins de fer, mais bien des piliers du positionnement de l’Algérie comme centre continental capable d’attirer les flux commerciaux africains et de les orienter vers l’Europe.
La « nouvelle Algérie » ne s’est pas arrêtée aux infrastructures. Elle a soutenu cette orientation par une diplomatie économique active, réussissant de manière inédite à accueillir la 4e édition du Salon du commerce intra-africain, qui a abouti à la signature de contrats et d’accords d’investissement de plusieurs milliards de dollars. Ce succès n’était pas un simple événement économique, mais une reconnaissance du rôle renouvelé de l’Algérie en tant que moteur du continent. L’Algérie a également annoncé la création d’un fonds africain de soutien aux startups, destiné à financer l’innovation, encourager l’entrepreneuriat et renforcer la coopération Sud-Sud.
Sur le plan international, l’Algérie adopte une politique équilibrée, fondée sur des partenariats stratégiques avec des puissances émergentes et traditionnelles à la fois. Elle a renforcé sa coopération avec la Chine dans les projets d’infrastructures et d’énergies renouvelables, consolidé ses relations avec la Turquie et l’Italie dans les domaines de l’industrie et de l’énergie, et établi des partenariats stratégiques avec la Russie dans les domaines de la sécurité et de l’énergie. Cette diversification des partenariats confère à l’Algérie une puissance de négociation et la positionne comme un acteur central entre la Méditerranée et l’Afrique, entre l’Europe et le Sud.
Malgré tous ces acquis, les défis auxquels font face Sifi Gharib et son gouvernement restent considérables. Il est nécessaire d’accélérer le rythme de la diversification économique, de réduire la dépendance aux hydrocarbures, de créer des emplois pour les jeunes, de continuer à améliorer le climat des affaires et de veiller à ce que les réformes économiques restent en harmonie avec la justice sociale, car la société algérienne, qui évolue jour après jour, aspire à une amélioration de sa qualité de vie et à des réformes ayant un impact tangible sur son quotidien.
En conclusion, l’Algérie se trouve aujourd’hui à un tournant historique. Ses ressources naturelles, son potentiel humain, sa position géographique et l’immensité de son territoire (notre pays est le 10ᵉ au monde en superficie) sont autant de facteurs qui lui permettent de devenir une puissance économique émergente en Afrique et dans le monde arabe. Mais la réussite exige de la rigueur dans l’exécution, de la continuité dans les politiques publiques, et un suivi constant. La nomination de Sifi Gharib représente un pari sur la compétence et le sérieux, mais aussi un message, à l’intérieur comme à l’extérieur, que l’Algérie entre dans une nouvelle phase, marquée par l’action au lieu de la perte de temps dans les discours, et par la réalisation plutôt que l’enlisement dans le diagnostic.
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