À l'issue des travaux de leur troisième congrès général à Dakar, la capitale sénégalaise, les Oulémas d'Afrique subsaharienne affiliés à l'Union des Oulémas d'Afrique ont exprimé leur vive inquiétude face aux tensions politiques et à l'escalade médiatique entre les pays africains, notamment dans la région du Sahel, de la Corne de l'Afrique et des Grands Lacs.
Les représentants de cette instance continentale africaine indépendante, qui regroupe 593 membres issus de 46 pays d'Afrique subsaharienne — et dont le siège du secrétariat général est établi à Bamako —, présidée par le savant sénégalais Cheikh Dr. Mohamed Ahmed Lo, doyen de la Faculté africaine des études islamiques au Sénégal, ont appelé, hier soir, à préserver les relations amicales, à faire preuve de sagesse, de modération et de retenue dans les réactions entre les États du Sahel.
Le troisième congrès général de l'Union des Oulémas d'Afrique a débuté samedi dernier pour une durée de deux jours, sous le thème « Le waqf : adoration et développement », en présence de plus de 200 membres représentant 46 pays d'Afrique subsaharienne. Les participants ont débattu des aspects techniques liés au renouvellement de la structure exécutive de l'Union, approuvé le plan quinquennal pour la période à venir, et procédé à l'installation de la nouvelle administration pour le prochain mandat. Ils ont également exploré la question du waqf sous ses dimensions religieuses et de développement, partageant des expériences de différentes institutions islamiques d'Afrique de l'Est et de l'Ouest.
Ils ont insisté sur la nécessité de redonner au waqf toute son importance dans les programmes éducatifs des écoles islamiques en Afrique subsaharienne, et appelé les autorités officielles et les conseils islamiques suprêmes des pays africains à renforcer leur engagement en faveur du waqf, en créant des organismes dédiés respectant les normes de gouvernance et de qualité. Le congrès a recommandé l'organisation d'ateliers et de séminaires de sensibilisation pour promouvoir les projets liés au waqf en coopération avec d'autres institutions islamiques régionales et internationales.
Par ailleurs, les participants ont exhorté les organismes civils, culturels et les autorités religieuses islamiques à jouer un rôle positif dans l'atténuation des crises politiques entre pays africains, en recourant à la diplomatie culturelle pour promouvoir la paix, la sécurité et la prospérité sur le continent.
Le communiqué final a fermement condamné les crimes odieux et le génocide perpétré par la machine militaire sioniste contre le peuple palestinien, appelant les institutions internationales, régionales et les organisations islamiques à remplir leurs devoirs légaux, moraux et humanitaires en soutien au peuple palestinien opprimé.
Le congrès a souligné l'importance de revoir le patrimoine intellectuel et culturel dans toutes les écoles musulmanes pour corriger les erreurs d'interprétation constatées dans les sociétés islamiques contemporaines. Il a également insisté sur le soutien aux études islamiques et arabes à tous les niveaux éducatifs en Afrique, considérées comme la base de la civilisation islamique et de l'identité musulmane. L'accent a été mis sur la nécessité de valoriser l'héritage islamique africain à travers des thèses universitaires et des recherches scientifiques.
Les Oulémas ont demandé la révision des lois familiales importées qui se sont substituées aux dispositions de la charia dans plusieurs pays africains, saluant les États ayant adopté des législations conformes à la loi islamique.
Enfin, le communiqué a rejeté catégoriquement l'idée de "l'africanisation" des textes religieux obligatoires dans l'accomplissement des rituels islamiques — comme la prière et la récitation du Coran — dans des langues autres que l'arabe, appelant à lutter fermement contre de telles initiatives. L'Union a aussi insisté sur la nécessité de rédiger l'histoire de l'islam en Afrique de manière précise et objective, pour contrer les falsifications et les distorsions perpétrées par ceux qui nient l'apport de l'islam et de la civilisation africaine.
À noter que l'Union des Oulémas d'Afrique est une référence scientifique active dans les sociétés africaines, œuvrant pour renforcer le rôle des Oulémas et prédicateurs dans la conduite des communautés, réguler la fatwa, interagir avec les événements sur le continent, et représenter les musulmans d'Afrique sur la scène nationale, régionale et internationale.
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