Monde

Première réaction officielle de l’Algérie sur le « blocus de Bamako »

Malgré la tension et la rupture entre les deux pays.

  • 291
  • 2:19 Min

Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a affirmé que l’Algérie n’a jamais envisagé sa sécurité et sa stabilité sous un angle « unilatéral, replié sur soi ou égoïste », mais toujours selon une approche « globale incluant tous ses frères, notamment dans la région du Sahel saharien ».

Lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui pour éclairer l’opinion publique sur les évolutions régionales et internationales, le ministre a indiqué que la multiplication des menaces terroristes au Mali, atteignant des niveaux « sans précédent », constitue une source de préoccupation majeure pour l’Algérie, qui « nous inquiète plus qu’elle n’inquiète les autres et nous attriste plus qu’elle ne les attriste ».

Cette inquiétude, a expliqué Ahmed Attaf, ne réside pas seulement dans la proximité géographique du Mali, mais aussi dans l’engagement historique de l’Algérie à soutenir ce pays à travers toutes les épreuves et crises depuis son indépendance.

Le ministre a souligné que l’Algérie a toujours été parmi « les plus ardents défenseurs et promoteurs de l’unité du Mali – son territoire, son peuple et ses institutions –, afin de protéger son intégrité territoriale et de garantir sa souveraineté pleine et entière ».

Attaf a rappelé que la montée du danger terroriste confirme les avertissements lancés par l’Algérie depuis près de deux ans, lorsque les autorités maliennes ont unilatéralement renoncé à l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus initié par l’Algérie.

Le ministre a également cité le communiqué de la diplomatie algérienne du 26 janvier 2024 : « Le recours à l’option militaire constitue la première et principale menace pour l’unité et l’intégrité du Mali ; elle porte en elle les germes de la guerre civile, fragilise les efforts de réconciliation nationale et constitue une menace réelle pour la sécurité et la stabilité régionales ».

Face à cette situation, Ahmed Attaf a déclaré : « Nous n’avons d’autre espoir que les responsables maliens réalisent la nécessité de revenir au processus politique pour rattraper le temps perdu et éviter les catastrophes imminentes, non seulement pour le Mali, mais pour toute la région ».

Le ministre a exprimé son souhait que la résolution de la crise au Mali soit le fruit d’un dialogue responsable et d’une réconciliation inclusive entre tous les fils du pays, sans distinction ni discrimination, et à l’abri de toute ingérence étrangère, qu’elle soit politique ou militaire.

Selon lui, l’unité nationale authentique et enracinée est la seule capable de renforcer le Mali pour faire face au fléau du terrorisme.

Enfin, Ahmed Attaf a réaffirmé que l’Algérie garde la main tendue à ses frères au Mali, disposant d’« un capital de patience inépuisable pour gérer toutes les crises majeures dans son voisinage avec sagesse, lucidité et prévoyance ».