Economie

Croissance économique : les prévisions du FMI pour l’Algérie en 2025

La croissance économique a atteint 3,6 % en 2024, contre 4,1 % en 2023

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Le Fonds monétaire international (FMI) a publié son rapport à l’issue de la conclusion, le jeudi 18 septembre 2025, des consultations au titre de l’article IV avec l’Algérie par le Conseil d’administration du FMI, menées selon la procédure dite de « conclusion tacite ». Ces consultations s’inscrivent dans le cadre du mécanisme périodique mis en œuvre par le FMI avec tous ses pays membres, visant à évaluer les performances économiques et financières et à surveiller les politiques économiques de chaque pays.

L’institution de Bretton Woods a salué la résilience de l’économie algérienne, soulignant la solidité de la reprise post-pandémie, portée par la hausse continue des prix des hydrocarbures et une politique budgétaire expansionniste.

Dans son communiqué, le FMI a indiqué que la croissance économique a atteint 3,6 % en 2024, contre 4,1 % en 2023, précisant que « tandis que le secteur des hydrocarbures a reculé sous l’effet des réductions de production de l’OPEP+, les activités non pétrolières ont maintenu une dynamique soutenue, stimulées par l’investissement public et la demande intérieure. »

Un autre point à retenir concerne l’inflation, qui avait été alimentée par les chocs mondiaux et les épisodes de sécheresse prolongée. Elle a enregistré un recul en 2024, principalement grâce à la baisse des prix des denrées alimentaires. Le FMI note également que « les réserves de change restent solides » et que le dinar s’est apprécié par rapport à l’euro, bien qu’il ait montré une certaine faiblesse face au dollar.

Prévisions futures et défis

Pour l’année 2025, le FMI prévoit une croissance de 3,4 %, soutenue par une stabilisation de la production pétrolière, alors que l’inflation devrait rester maîtrisée, ce qui constitue un résultat positif dans un contexte mondial toujours incertain.

Cependant, le FMI souligne que les perspectives à moyen terme restent fragiles, en raison de la dépendance persistante aux hydrocarbures, de l’exposition aux chocs extérieurs, et du resserrement croissant des contraintes budgétaires.

Les consultations au titre de l’article IV constituent le pilier central de la mission du FMI dans le suivi des politiques économiques des États membres. Conformément à l’article IV de l’accord fondateur du Fonds, chaque pays membre s’engage à coopérer avec le FMI pour assurer la stabilité du système monétaire international.

Ces consultations ont lieu chaque année à travers des missions techniques sur le terrain, au cours desquelles les équipes du FMI collectent des données, analysent la situation économique, et échangent avec les responsables gouvernementaux, les représentants du secteur privé et de la société civile.

Les dernières évaluations du FMI confirment la résilience de l’économie algérienne et sa reprise solide après la pandémie, soutenue par des prix élevés des hydrocarbures et une augmentation des dépenses publiques. Le PIB réel a progressé de 3,6 % en 2024, après 4,1 % en 2023. Le secteur des hydrocarbures a connu une baisse liée aux réductions de l’OPEP+, tandis que les secteurs non pétroliers ont poursuivi leur expansion grâce à l’investissement public et à la demande intérieure.

Le Fonds a toutefois identifié plusieurs défis auxquels l’économie algérienne doit faire face, notamment la baisse des recettes des hydrocarbures, l’augmentation des dépenses publiques, menant à un creusement du déficit budgétaire et à une réduction des réserves financières, le solde courant, qui est passé d’un excédent à un léger déficit, en raison de la diminution des exportations énergétiques et de la hausse des importations.
Malgré cela, les réserves extérieures demeurent solides. Quant au dinar, il reste ferme face à l’euro, mais affaibli face au dollar.

Le FMI recommande à l’Algérie de poursuivre des réformes visant à assurer la viabilité budgétaire à moyen terme, notamment par : la rationalisation des dépenses publiques inefficaces, l’augmentation des recettes hors hydrocarbures, le renforcement de la gestion des finances publiques et de l’investissement public.
Par ailleurs, la réforme des subventions à l’énergie est perçue comme une opportunité pour générer des recettes budgétaires importantes à moyen terme, permettant ainsi de dégager des marges de manœuvre pour des dépenses plus ciblées.

Le Fonds préconise aussi une plus grande flexibilité du taux de change, afin de renforcer la capacité de l’économie à absorber les chocs ; un renforcement de l’application des exigences réglementaires du secteur financier ; la poursuite des efforts pour améliorer le climat des affaires, développer le secteur privé, et diversifier l’économie.

Les consultations au titre de l’article IV avec l’Algérie offrent une opportunité précieuse pour évaluer les politiques économiques du pays et fournir des recommandations techniques afin de renforcer sa stabilité macroéconomique et financière. Le FMI souligne l’amélioration des indicateurs macroéconomiques, tout en mettant en évidence la nécessité de réformes structurelles ambitieuses pour garantir une croissance durable et un développement économique diversifié à moyen et long terme.