Le directeur général de l’Agence Française de Développement (AFD), Rémy Rioux, a démenti les arguments avancés par certains membres de l’extrême droite à propos des prétendues aides annuelles de la France à l’Algérie. La dernière en date à relayer cette accusation est la députée Sarah Knafo, une affirmation que l’Algérie a officiellement démentie en portant plainte devant la justice.
Avec franchise et spontanéité, le responsable français a mis à nu ces allégations. Invité il y a deux jours sur la chaîne Public Sénat (la chaîne parlementaire française), il a déclaré que l’agence qu’il dirige « ne finance aucun projet en Algérie ». Il a précisé que les seules dépenses engagées dans le cadre du soutien concernent « des bourses d’études destinées aux étudiants algériens en France », exposant ainsi les contrevérités souvent utilisées par les figures de l’extrême droite dans leur discours hostile à tout ce qui est algérien.
Le responsable a clarifié la situation en expliquant que l’AFD « n’exerce aucune activité en Algérie et n’accorde aucun financement direct ». Il a ajouté : « L’Algérie ne nous emprunte pas et ne nous demande pas d’argent », contrairement au Maroc, avec lequel, a-t-il précisé, « nous travaillons étroitement ces derniers temps ».
La députée Sarah Knafo avait prétendu dans ses déclarations que l’Algérie « recevait chaque année 800 millions d’euros tout en refusant de reprendre ses migrants en situation irrégulière ».
L’Agence de presse officielle algérienne avait publié un démenti dans lequel elle a dénoncé ce qu’elle a qualifié de « contrevérités systématiques », soulignant que ce qui est octroyé à l’Algérie « ne peut être considéré comme une aide au développement au sens réel du terme, mais plutôt comme un financement de projets qui servent directement les intérêts de la France ». Cela va du soutien à l’accueil des étudiants algériens dans ses universités, en passant par des programmes culturels visant à promouvoir la langue française, jusqu’au financement des activités des ONG françaises opérant en Algérie.
L’agence précise que 80 % de ces fonds ne quittent même pas le territoire français : ils sont directement versés aux établissements éducatifs français. Les 20 % restants sont alloués à des programmes servant les intérêts de Paris en Algérie, comme la promotion de la culture française et le soutien à sa présence économique.
L’analyse officielle algérienne confirme que ces « aides » ne sont en réalité qu’un circuit de transfert d’argent de la France vers la France, au profit de la France. Le gouvernement algérien ne perçoit aucune de ces sommes, et aucun projet national n’est directement financé par ces fonds. En substance, il ne s’agit pas d’aides au développement, mais d’outils politiques et culturels destinés à renforcer l’influence française.
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