Nation

Une rentrée scolaire avec une « saveur » particulière

Le coup d’envoi sera marqué par une rencontre du ministre avec les représentants des syndicats du secteur.

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Les représentants de l’Éducation Nationale s’accordent sur le fait que la réussite de la rentrée scolaire constitue, à l’heure actuelle, une priorité exigeant un effort collectif. Cette rentrée se distingue, en effet, par une dimension particulière, marquée par une réforme en profondeur du cycle primaire et un saut qualitatif sur les plans organisationnel, matériel et pédagogique. Cela a commencé par les différentes opérations liées au retour des élèves, puis par la finalisation des procédures d’intégration et de contractualisation ainsi que le règlement des dus financiers des employés, sans oublier la réception des infrastructures selon les normes de construction requises, le lancement de l’enseignement de l’anglais en première année moyenne selon un nouveau programme et en troisième année primaire, en attendant la publication d’une nouvelle circulaire ministérielle ajustant les horaires et matières de ce niveau.

Dans ce cadre, Le Secrétaire national chargé de l’organisation du Syndicat national des travailleurs de l’éducation, Kouider Yahiaoui, a précisé que la rencontre du ministre de l’Éducation avec les syndicats du secteur sera « inaugurale », comme mentionné dans l’invitation adressée à ces derniers, c’est-à-dire de nature « protocolaire » en prélude à la rentrée scolaire, et ce, seulement deux jours après la signature prévue des procès-verbaux de reprise par les administratifs. Par conséquent, ajoute-t-il, il ne faut pas en attendre de grands résultats.

C’est ce que comprend également l’UNPEF, selon son représentant, dans le cadre de sa volonté de contribuer à la réussite de la rentrée scolaire et de garantir un siège pédagogique ainsi qu’un encadrement administratif et éducatif à chaque élève, et d’assurer le meilleur démarrage possible de l’année scolaire, malgré les retards constatés dans la livraison de certains établissements dans certaines wilayas. Cela explique, souligne Yahiaoui, les visites marathoniennes effectuées récemment par le ministre dans les wilayas concernées. Il a d’ailleurs été démontré, lors de son déplacement à Béni Abbès où la réalisation d’un établissement éducatif accuse un retard, que l’entrepreneur n’avait pas encore perçu ses dus.

La priorité : Réussir la rentrée scolaire en attendant la rencontre avec le ministre

Notre interlocuteur a insisté sur le fait que l’organisation distingue le moment opportun pour exprimer les revendications professionnelles légitimes, car celles-ci font partie intégrante de la communauté éducative et tiennent compte des priorités. Toutefois, il estime que le ministère doit comprendre que le report ne doit pas s’éterniser, en particulier concernant le régime indemnitaire et le statut particulier complémentaire : « Nous sommes un partenaire social actif dont les revendications ne doivent pas être marginalisées ni repoussées continuellement tout au long de l’année scolaire sous prétexte d’attendre sa fin et la réussite des examens officiels. C’est inacceptable. La balle est désormais dans le camp du ministre pour assurer la réussite de l’année scolaire».

Yahiaoui a par ailleurs rappelé que réussir la rentrée scolaire ne signifie pas automatiquement réussir l’année scolaire, laquelle demeure tributaire, selon lui, du respect des engagements pris par le ministre de l’Éducation dès sa nomination à la tête du secteur. Le syndicat des travailleurs de l’éducation attend ainsi de Sadaoui, après la rentrée, l’organisation d’une séance de travail afin de coordonner les efforts entre toutes les composantes du système éducatif.

Parmi les dossiers essentiels qui seront abordés lors de la réunion figure le sort du statut particulier « complémentaire » promis par le ministre afin de rétablir la justice envers les catégories et corps lésés, au premier rang desquels figurent les personnels des services économiques que le ministre s’était engagé à intégrer dans le secteur de l’éducation. Il est également attendu le respect de toutes les propositions qui avaient recueilli un consensus auprès des syndicats, condition posée par le ministre pour la promulgation d’un tel statut.

Ces revendications concernent notamment l’annulation de la formation obligatoire pour les enseignants justifiant de 4 à 7 ans d’expérience, l’intégration des enseignants ayant moins de quatre ans d’ancienneté mais promus avant l’entrée en vigueur du statut actuel grâce à un concours professionnel au grade de professeur principal ou formateur – il serait illogique, selon Yahiaoui, que la réussite à un concours devienne une sanction pour eux –, la promotion sans conditions d’un grade à un autre, ainsi que l’unification du classement des enseignants, directeurs et inspecteurs dans les trois cycles.

Yahiaoui a également rappelé l’engagement de Sadaoui à trouver une solution pour les corps communs et les agents techniques, en améliorant leurs conditions matérielles, professionnelles et sociales. Il s’est interrogé enfin sur le fait de savoir si cette amélioration relève d’un programme global du gouvernement concernant tous les secteurs ou si elle est spécifique uniquement à l’éducation.