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APN: La loi criminalisant la colonisation largement soutenue

L’Assemblée populaire nationale (APN) entame, dimanche, premières démarches adopter législation criminalisant colonisation, projet précédentes législatures n’ont pas réussi concrétiser, l’adoption Parlement français d’une.

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APN: La loi criminalisant la colonisation largement soutenue
APN: La loi criminalisant la colonisation largement soutenue

L’Assemblée populaire nationale (APN) entame, ce dimanche, les premières démarches pour adopter une législation criminalisant la colonisation, un projet que les précédentes législatures n’ont pas réussi à concrétiser, malgré l’adoption par le Parlement français d’une loi glorifiant l’occupation de l’Algérie à l’initiative de la droite.
Dans un communiqué adressé à la presse, l’APN a mis en avant la portée médiatique et politique de cette initiative, en invitant toutes les formations parlementaires à y participer, afin de lui conférer une légitimité plus large et de la détacher des clivages partisans.
Moussa Abdi, initiateur d’une proposition similaire durant le mandat 2012-2017, a souligné que l’unité des groupes parlementaires autour de cette initiative était une condition essentielle à son succès. Contacté par téléphone, Abdi a précisé à El Khabar que l’adhésion des blocs parlementaires renforcerait la proposition et faciliterait son adoption ultérieure.
Fils de martyr, Abdi a ajouté : « Ce qui nous a manqué il y a quinze ans, c’était un travail de groupe», faisant référence à l’absence de soutien de certaines forces politiques à l’époque, malgré l’adhésion de plus de 100 députés à la proposition (le Rassemblement national démocratique, par exemple, ne l’avait pas soutenue en raison de l’opposition de sa direction).
L’ancien député voit dans cette relance une preuve de la « volonté politique forte au plus haut niveau de l’État » et « du courage politique du président Abdelmadjid Tebboune », qui a accordé une attention particulière aux questions de mémoire et de révolution, contrairement à la période où l’oligarchie politique et la bureaucratie financière dominaient la prise de décision et entretenaient des intérêts politiques et économiques avec la France.
Selon lui, l’adoption d’une législation nationale devrait être suivie d’une action diplomatique pour internationaliser la question et mobiliser d’autres nations victimes du colonialisme français, afin d’obtenir sa condamnation et la reconnaissance officielle des crimes commis.
Dans ce contexte, Mohand Arezki Ferrad, ancien député entre 1997-2002, estime que les conditions sont aujourd’hui réunies pour concrétiser cette initiative. Il a salué la démarche en espérant qu’elle aboutisse, bien qu’il aurait préféré qu’un tel texte soit adopté plus tôt et indépendamment des tensions avec la France. Dans une déclaration à El Khabar, il a regretté que « la loi de criminalisation du colonialisme soit toujours perçue comme une réaction plutôt qu’une initiative souveraine », rappelant que la loi française du 23 février 2005 glorifiant le colonialisme a été adoptée il y a déjà 20 ans.
L’ancien député a également déploré l’enterrement de la proposition de loi, pourtant portée par 50 députés de divers groupes parlementaires, et qui avait obtenu un large soutien avant d’être bloquée in extremis.
De son côté, le député Youcef Adjissa, auteur d’une proposition similaire lors du mandat 2017-2021, a insisté sur l’importance de ce texte, soulignant qu’il ne devait être qu’une première étape vers d’autres mesures. Selon lui, « le moment est venu d’adopter cette loi ou d’agiter cette menace face aux provocations de l’ancienne puissance coloniale ».
« Il ne faut pas s’arrêter à la levée du gel sur la demande de reconnaissance des crimes coloniaux, d’excuses et de réparations. Il est nécessaire d’aller plus loin en coupant le ‘cordon ombilical’ qui lie encore l’Algérie à la France, notamment sur les plans culturel et linguistique, en réactivant la loi sur la généralisation de la langue arabe, actuellement gelée», a-t-il ajouté.
Les trois députés ont exprimé leur disposition à mettre leur expertise au service de l’APN pour l’élaboration de cette loi.
« Si je suis sollicité, je contribuerai avec mon expérience et remettrai une copie de ma proposition initiale, rejetée par le gouvernement à l’époque », a déclaré Moussa Abdi.
Même position pour Mohand Arezki Ferrad, qui a affirmé : « Je suis prêt à me mettre à la disposition du Parlement si l’on fait appel à moi ».