Monde

Les autorités maliennes arrêtent des figures politiques

Un tournant dans la gestion de la crise par les autorités militaires de transition, face aux revendications de la classe politique pour un retour à l’ordre constitutionnel et la fin de la transition.

  • 32
  • 2:04 Min

Les autorités militaires de transition au Mali sont passées à une nouvelle étape en procédant à l’arrestation de dirigeants de partis politiques, face à la montée de la contestation et aux appels à un retour à l’ordre constitutionnel, alors que la transition dure depuis près de quatre ans.

Les autorités ont arrêté le secrétaire général du parti CODEM, Alassane Abba, dans le cadre de leur riposte face aux mouvements populaires et aux revendications de la classe politique pour un retour à la légalité constitutionnelle. Cette arrestation a suscité une vague d’indignation parmi les partis politiques.

Le secrétaire général adjoint du parti a déclaré à la Radio Internationale Algérienne que "l’enlèvement ou l’arrestation du secrétaire général est une mesure illégale", ajoutant que "l’interdiction faite aux partis d’organiser des activités est inacceptable, car le pluralisme est inscrit dans la Constitution de 1991".

L’arrestation d’un dirigeant politique de premier plan est vue comme un tournant majeur dans la gestion de la crise par la "junte militaire", selon les termes employés par l’opposition.

Les partis engagés dans la défense de la Constitution malienne ont annoncé hier le report d’un rassemblement populaire, initialement prévu ce vendredi à Bamako, visant à exiger l’annulation du décret militaire suspendant leurs activités. Le mouvement a été repoussé à une date ultérieure, dénonçant les appels à la violence et les menaces proférées par les putschistes.

La politique menée par le Conseil militaire fait l’objet de vives critiques de la classe politique, en particulier concernant le transfert du pouvoir, la gestion sécuritaire et les relations avec les pays voisins. Le président du Parti de la Justice Sociale, Abdoulaye Traoré, a rappelé que la Charte pour la paix et la réconciliation issue du processus d’Alger avait été "le seul mécanisme ayant permis au Mali d’éviter le pire".

Dans des déclarations précédentes, Traoré avait affirmé : "Nous faisons face à des militaires qui ont créé des foyers de tension avec plusieurs pays. Il est urgent de les convaincre de revenir dans le cadre constitutionnel, pour permettre au Mali de retrouver sa place sur la scène internationale et de se réconcilier avec ses voisins."

La classe politique exprime également de vives inquiétudes quant aux orientations prises par la junte envers les partis politiques, notamment après les propos tenus par un membre du gouvernement exprimant la volonté de dissoudre les partis politiques maliens.

Il est à noter que le Conseil militaire au pouvoir a déjà suspendu les activités de plusieurs partis, notamment ceux de l’opposition, selon divers rapports.