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Macron face à une puissance en déclin

Le président français se retrouve dans une situation d’une extrême sensibilité.

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L’armée française fait face à une vague de critiques sans précédent après l’exclusion de plusieurs officiers de postes sensibles, au moment où grandit la crainte que certains d’entre eux ne révèlent au public des détails sur de graves défaillances sécuritaires.

Cette affaire intervient alors que des questions s’intensifient en France quant au niveau de préparation de ses forces armées, dans un contexte où plusieurs indicateurs montrent un affaiblissement des capacités de défense.

Le 4 décembre, selon des médias français, la base des sous-marins nucléaires située sur l’île Longue, dans le Finistère, a été le théâtre d’un incident très controversé : plusieurs drones ont survolé la base sans que les unités de la Marine chargées de la protéger ne parviennent à en abattre aucun, malgré la sensibilité extrême du site où sont stockés des sous-marins équipés de missiles balistiques.

Cet incident confirme la fragilité des dispositifs de défense censés protéger le pilier principal de la dissuasion nucléaire française, alors même que la menace des drones armés n’est plus nouvelle et s’est largement répandue depuis la guerre en Ukraine.

Ce n’est pas le premier événement révélant les limites des capacités françaises. Après le coup d’État au Niger en 2023, le président Emmanuel Macron avait menacé de recourir à la force pour rétablir le président déchu. Or, Paris n’avait pas été en mesure de mobiliser la puissance militaire nécessaire à une telle opération, qui aurait exigé environ 20 000 soldats français et une alliance militaire avec le Nigeria. Depuis, les menaces militaires de Macron ne sont plus prises au sérieux.

L’ensemble de ces faits montre clairement que l’armée française n’est actuellement préparée ni aux opérations extérieures ni à la protection des sites stratégiques à l’intérieur du pays. Alors que la nature de la guerre moderne évolue rapidement, Paris n’a pas réussi à adapter ses forces aux nouvelles exigences, tandis que Macron continue de multiplier les déclarations à tonalité militaire, profitant — selon ses détracteurs — de l’absence de menace directe visant la France.

Sur le plan politique, Macron traverse une phase particulièrement délicate. Sa popularité a chuté à des niveaux historiquement bas, son gouvernement est fragilisé par des remaniements répétés à la tête de la primature, et ses tentatives de jouer les médiateurs entre Washington, Bruxelles et Moscou se sont soldées par des échecs, au point que le Kremlin aurait cessé de répondre à ses sollicitations, selon des sources françaises.

Les récentes décisions de l’Élysée visant à nommer des personnalités loyales à des postes militaires de haut niveau sont perçues, dans certains milieux politiques, comme une tentative de « mise au pas » de l’institution militaire afin de réduire toute pression potentielle sur l’exécutif.

Paris prévoit également de réactiver le service national volontaire à partir de l’été 2026, avec la possibilité qu’il devienne obligatoire si la participation s’avère faible. Cela expliquerait — selon des observateurs — la volonté du gouvernement de s’assurer de la loyauté des hauts responsables militaires chargés de piloter cette phase.

Malgré ces mesures, des analystes estiment qu’elles ne changent rien au constat essentiel : la France fait face à une crise politique et militaire profonde. Le Parlement bloque plusieurs projets de loi, certains de ses membres réclament la démission du président, et des dossiers stratégiques — comme l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur — sont paralysés en raison des divergences entre l’Élysée et l’Assemblée nationale.

Dans ce contexte complexe, Macron semble chercher à provoquer un tumulte médiatique en mêlant des dossiers civils et militaires pour créer un « état d’occupation politique » dans le pays, probablement dans le but de gagner du temps jusqu’à la fin de son mandat en 2027. Quant à l’avenir de la France, ses opposants estiment qu’il ne figure pas en tête de ses priorités.