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Du nouveau dans "l'affaire du ministre de la Communication et du député du MSP"

Le ministre de la Communication a réagi, hier, à l’intervention du député qui avait critiqué un reportage de la télévision publique concernant Belghit.

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Le groupe parlementaire du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) a exprimé son regret face à la déclaration « malheureuse » du ministre de la Communication, qu’il accuse d’avoir répondu de manière « inappropriée » au député respecté Abdessalam Bachagha.

Dans un communiqué publié aujourd’hui, le groupe a estimé que les déclarations du ministre constituent une atteinte flagrante et inacceptable aux représentants du peuple, et un comportement qui « manque de culture d'État et de respect des institutions ».

Le groupe parlementaire a jugé que ces déclarations sont sorties du cadre institutionnel et constituaient un dépassement à l’encontre du rôle de contrôle parlementaire exercé par le député, conformément à la Constitution et aux règlements liés au travail parlementaire.

Le communiqué précise que le député Bachagha, dans son intervention, commentait un reportage télévisé diffusé le 2 mai 2025, tandis que le ministre se référait à des faits liés à un communiqué judiciaire publié le 3 mai 2025.

Selon le groupe, le ministre aurait dû faire preuve de retenue, respecter les traditions gouvernementales, choisir soigneusement ses mots et accepter la diversité des opinions. Il affirme que corriger les erreurs est un devoir national, et que les institutions de l’État ne doivent pas être le théâtre de querelles personnelles.

Le ministre de la Communication avait réagi, hier, à l’intervention du député critiquant le reportage de la télévision publique sur l’affaire Belghit. Lors d’une activité ministérielle à Sétif, il a déclaré que le député avait « accusé à tort la télévision nationale (...) car il ne possède ni la culture institutionnelle, ni la vérité, ni les informations exactes ». Il a ajouté que la télévision ne produit pas les communiqués des institutions nationales, mais qu’elle est souvent un outil de diffusion du service public.

De son côté, le député a répondu aux déclarations du ministre en affirmant que l’intervention de ce dernier constitue un dépassement de ses prérogatives institutionnelles, en soulignant que les réponses aux interventions des députés, surtout dans l’exercice de leur rôle de contrôle, ne relèvent pas des attributions du ministre de la Communication.

Le député a précisé qu’il avait abordé, dans son intervention, le reportage diffusé dans le journal télévisé de 20h sur la chaîne publique le 2 mai 2025, qu’il considère comme une condamnation médiatique anticipée, avant même que les autorités judiciaires n’interviennent. Il a insisté sur le fait qu’il ne visait pas le communiqué officiel du procureur publié le 3 mai 2025.

Il avait soulevé l’affaire de l’historien Mohamed El-Amine Belghit sous un angle communicationnel, il y a deux jours, en marge du débat du projet de loi relatif à la mobilisation générale à l’Assemblée populaire nationale, en interpellant le ministre de la Justice s’il avait « transféré certaines des prérogatives du ministère de la Justice à celui de la Communication».

Pour rappel, un reportage de la télévision publique avait décrit l’historien comme un « marchand d’idéologies sur le marché de l’histoire », à la suite de déclarations jugées offensantes envers une constante de la nation, ce qui a entraîné des poursuites judiciaires et sa mise en détention provisoire pour des accusations graves.