L’ancien diplomate Abdelaziz Rahabi a affirmé, dans un post publié hier sur sa page officielle Facebook, que « L’instinct colonial français reste présent dans le discours politique français », faisant référence aux déclarations de plusieurs anciens responsables qui ont ravivé des concepts appartenant à l’époque coloniale.
Rahabi s’est appuyé sur la déclaration de Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères français, qui a récemment affirmé à Genève que « la France n’acceptera jamais la création d’une république sahraouie dans la région », considérant que cela rompt le lien de la francophonie allant de Tanger au Maroc jusqu’à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire.
Rahabi a également souligné que les propos d’Édouard Philippe, ancien Premier ministre français, qui a affirmé que « la colonisation n’est pas un crime », ainsi que ceux de Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, qui « a demandé l’indépendance des Kabyles », constituent tous « une continuité d’un discours colonial basé sur des politiques de division et d’influence sur les affaires internes des pays de la région ».
L’ancien diplomate algérien a ajouté que ces questions, y compris le port du voile et les expulsions administratives obligatoires d’Algériens indésirables, sont devenues des sujets de politique intérieure en France. Il prévoit, dans son post sur Facebook, que ces thèmes occuperont une place centrale lors de la prochaine élection présidentielle française, ce qui aura, selon lui, un impact direct sur l’image de l’Algérie et de sa diaspora en France ainsi que sur ses intérêts diplomatiques.
Rahabi, ancien ambassadeur d’Algérie à Madrid, a souligné que ces trois responsables politiques, malgré la diversité de leurs tendances, partagent un discours unique fondé sur l’anthropologie coloniale qui prévalait durant la période coloniale. Il s’est interrogé « Qui profite le plus de l’exploitation de la mémoire historique : le colon arrogant et dominateur ou les victimes d’un génocide dont la survie n’a été rendue possible que grâce à la résistance courageuse de leurs enfants ? »
Il a conclu en rappelant la sagesse des anciens Algériens qui ont libéré le pays, mettant en garde contre le retour de la pensée coloniale, qui ne s’est pas encore remise de la perte de l’Algérie. Il a renouvelé son avertissement sur les tentatives de reproduction de ce discours dans la politique française et sur ses répercussions pour l’Algérie et son peuple.
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