Les mouvements intensifs menés par les partis politiques, tant de la majorité que de l’opposition, indiquent que le pays est entré dans une phase décisive à l’approche des élections législatives prévues au printemps prochain.
À mesure que l’échéance électorale se rapproche, la scène politique retrouve progressivement sa dynamique, dans un climat de préparatifs reflétant l’ampleur de la compétition attendue et les enjeux de la période à venir.
Dans ce contexte, des données confirmées indiquent que les partis ont déjà commencé à entrer en contact avec plusieurs figures politiques et universitaires indépendantes, ainsi qu’avec des élites médiatiques et des intellectuels, afin de les convaincre de faire partie de leurs listes électorales.
Ces démarches s’inscrivent dans une stratégie visant à élargir la base des candidats et à conférer aux listes un poids politique et social susceptible d’améliorer leurs chances dans les urnes.
Parallèlement, d’autres formations ont lancé de vastes opérations de terrain pour sonder l’état de leurs bases locales et régionales, actualiser les listes des militants et prendre le pouls de la rue politique quant aux orientations de l’opinion publique, ainsi que pour évaluer leur capacité à rallier les acteurs locaux, en premier lieu les notables des wilayas.
Des observateurs estiment que les prochaines législatives seront différentes de celles de 2021, en raison d’une compétition plus intense, notamment avec le retour de certains partis après une absence ou une participation limitée.
Parmi ces formations figure le Parti des Travailleurs, dont la secrétaire générale, Louisa Hanoune, a annoncé la participation, affirmant que son parti sera « la voix de ceux qui n’en ont pas » et représentera les catégories marginalisées et les couches frappées économiquement et socialement.
Ce retour devrait donner davantage de vitalité au scrutin, compte tenu du poids historique du parti et de ses positions d’opposition.
De son côté, le Front des Forces Socialistes semble en position avancée, tant sur les plans organisationnel que politique, après la dynamique vécue lors de l’élection présidentielle de 2024. Sous la direction du premier secrétaire, Youcef Aouchiche, le FFS a su capitaliser sur cet élan pour réorganiser ses structures internes et récupérer une partie de sa présence dans la scène politique, s’appuyant sur un discours national fédérateur défendant les choix politiques, économiques et sociaux du parti.
Le parti bénéficie également de la bonne réputation d’Aouchiche auprès des élites, ce qui en fait l’une des formations les mieux préparées à aborder les prochaines législatives avec une vision claire et ambitieuse.
Du côté de la majorité, les derniers jours ont été marqués par une réunion regroupant les dirigeants des quatre partis composant l’alliance parlementaire soutenant le programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune : le Front de Libération Nationale, le Rassemblement National Démocratique, le Mouvement El-Bina et le Front El-Moustakbal.
Les dirigeants de ces partis ont réaffirmé leur soutien aux réalisations des six dernières années sous la conduite du président Tebboune, tout en annonçant la poursuite de la coordination en prévision des prochaines échéances, au premier rang desquelles les législatives et les locales de 2026.
Une telle coordination devrait donner à la majorité actuelle une plus grande capacité à élaborer une stratégie électorale unifiée et à présenter un discours politique renforçant l’image de stabilité et de confiance auprès des électeurs.
Les préparatifs des partis pour les législatives sont également liés aux enjeux de la période à venir, dans un environnement régional et international marqué par une grande complexité.
La situation dans l’entourage géopolitique de l’Algérie, de la Libye au Sahel, ainsi que les répercussions des crises mondiales, confèrent au prochain Parlement un rôle plus central dans le soutien à la diplomatie algérienne et à l’accompagnement des orientations stratégiques de l’État.
Sur le plan interne, les élections législatives interviennent dans un contexte de nette reprise économique, après le rééquilibrage des indicateurs financiers et économiques, selon plusieurs institutions financières internationales.
Le retour des réserves de change à des niveaux confortables, la hausse des taux de croissance et une situation financière assainie sont autant de facteurs offrant au futur gouvernement et au futur Parlement une marge plus large pour mettre en œuvre les plans de relance économique et accompagner les transformations en cours vers la libération de l’investissement et la diversification de l’économie nationale.
Dans ce contexte, le prochain Parlement sera confronté à des responsabilités accrues, tant en matière d’élaboration de lois appuyant la transition économique qu’en matière de contrôle de l’action gouvernementale ou de renforcement de la confiance entre le citoyen et les institutions.
Conscientes de l’ampleur de ces défis, les formations politiques semblent envisager la bataille législative à venir comme bien plus qu’une simple compétition électorale : un véritable test politique de la capacité des partis et des élites indépendantes, en particulier les jeunes, à proposer des alternatives réalistes répondant aux besoins de la société et aux aspirations des citoyens.
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