Les "indépendants" soutiennent la réduction du nombre de partis

Le groupe parlementaire des Indépendants au Conseil de la Nation a plaidé pour une réforme profonde de la loi sur les partis, permettant de passer d’un pluralisme « numériquement hypertrophié » à un pluralisme « efficace », fondé sur des organisations politiques sérieuses et des programmes réalistes.

Dans un document présenté lors du dernier cycle de consultations non annoncé, il a souligné la nécessité de rationaliser le paysage partisan tout en préservant la liberté d’activité politique garantie par la Constitution, et en renforçant la capacité des partis à encadrer la société, à former des élites et à produire des initiatives politiques.

Selon le groupe, tel que rapporté par El Khabar, la réforme doit s’appuyer sur des critères précis garantissant le sérieux de la création des partis, leur implantation nationale et leur capacité organisationnelle, avec une couverture d’au moins 50+1 wilayas.

Il convient également de respecter la démocratie interne par l’élection transparente des instances dirigeantes selon des mandats définis, ce qui est conforme au cadre proposé par la Présidence de la République qui fixe les durées de mandat.

Le groupe des Indépendants a insisté sur l’importance pour les instances dirigeantes de tenir des congrès réguliers et d’adopter des mécanismes de contrôle interne efficaces, précisant que cet engagement contribuerait à instaurer une culture politique institutionnelle et à réduire le caractère circonstanciel de certaines organisations.

Concernant le financement, le groupe a appelé à encadrer les sources de financement des partis selon des règles strictes renforçant la confiance dans l’action politique, en liant le soutien public aux résultats électoraux des partis et à leur présence sur le terrain. Il a aussi insisté sur la nécessité de mécanismes de contrôle financier périodiques pour garantir la transparence et protéger la scène politique des dérives.

Le groupe a également mis en avant la nécessité de numériser les procédures de création des partis et leur suivi administratif, en proposant la création d’une plateforme nationale pour publier leurs activités et données essentielles. Il a indiqué que l’adoption de rapports annuels électroniques sur les activités et les finances contribuerait à réduire la bureaucratie et à améliorer la transparence et l’efficacité.

Il a souligné l’importance d’inclure dans le projet des dispositions encourageant la création d’écoles de formation politique au sein des partis, la promotion de la représentation des jeunes et des femmes dans les instances dirigeantes, ainsi que la mise en place de programmes de formation pour les élus afin d’améliorer la performance parlementaire et locale.

S’agissant de l’éthique du travail partisan, il a proposé l’adoption d’une charte nationale interdisant les discours hostiles ou incitatifs, ainsi que l’exploitation des institutions sensibles ou des symboles nationaux dans les querelles partisanes étroites, tout en consacrant les traditions de compétition loyale et de responsabilité dans le discours politique.

Le groupe des Indépendants a insisté sur la place essentielle de l’opposition dans l’équilibre politique, appelant à l’inscrire dans la législation, incluant les droits de l’opposition au sein des institutions élues, les mécanismes de présentation d’initiatives législatives et de contrôle, ainsi que l’encouragement d’une opposition alternative proposant des solutions réalistes contribuant à rationaliser la décision politique.

Le groupe parlementaire des Indépendants a conclu en réaffirmant sa pleine disponibilité à contribuer à l’enrichissement du projet, dans le sens du renforcement de la vie politique, de la consolidation de la stabilité institutionnelle et de la promotion du rôle des partis dans l’encadrement de la société et la prise de décision nationale. Il a estimé que cette approche constitue une étape décisive vers un paysage partisan plus mûr, efficace et transparent.