
Le secrétaire national du Front des Forces Socialistes (FFS), a déclaré samedi qu'il est désormais nécessaire de "changer les approches face aux grands changements géostratégiques que le monde traverse", en adoptant et en encourageant le dialogue, tout en étant toujours prêt à faire des compromis et à former des consensus pour préserver le pays et renforcer son unité et sa cohésion.
Lors d'une session extraordinaire du Conseil national, intitulée "Présentation du bilan annuel et discussion de la situation politique générale", Aouchiche a affirmé que "la stabilité réelle ne sera obtenue que par une gestion politique sage, fondée sur la construction d'un cadre démocratique capable de restaurer la confiance et de protéger l'intérêt suprême de la nation. C'est là le rempart le plus fort contre toutes les tentatives de compromettre notre souveraineté et de menacer notre unité territoriale".
Il a ajouté que la gestion sécuritaire des affaires de la société, sous prétexte de maintenir l'ordre public, ne ferait que "affaiblir les bases de la société algérienne et nourrir un climat de doute, de peur et de division, car les expériences nous ont appris que les politiques de fermeture engendrent des tensions qui mènent, au final, à des crises sociales et politiques plus graves".
Dans le cadre de la présentation de son bilan, Aouchiche a évoqué la nécessité, en cette journée du 10 décembre marquant l'anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, "d'adopter une approche nationale en matière de droits de l'homme, en adéquation avec la responsabilité nationale et la question démocratique, ces deux aspects étant interconnectés et ne pouvant être séparés", soulignant que les valeurs humaines universelles doivent "prendre en compte nos spécificités historiques, culturelles et les changements du monde actuel, loin des politiques de "double standard" et des critères sélectifs que les puissances occidentales tentent d'imposer de manière unilatérale".
Aouchiche a cité à titre d'exemple le soutien de ces puissances "au génocide et aux crimes contre l'humanité commis par l'entité sioniste contre les peuples de Palestine, du Liban et de Syrie".
Concernant les événements en Syrie, Aouchiche a déclaré qu'ils devraient "nous servir de leçon et nous rappeler une vérité fondamentale, incontestable, à savoir que notre force réside dans notre unité et notre capacité à construire un système solide et indépendant, nous permettant de nous protéger contre ces grandes transformations géopolitiques qui se dessinent devant nous".
Aujourd'hui, selon le responsable du parti, il incombe aux dirigeants du pays et à toutes les forces vives de la société de "renforcer nos institutions, de développer notre indépendance stratégique, et de garantir la stabilité et la paix intérieure à travers une gouvernance juste, inclusive et responsable", appelant "le pouvoir et toutes les forces vives de la nation à s'engager dans un grand chantier de souveraineté et de capacité d'adaptation permanente".
Dans cette optique, le politique a souligné la nécessité de "mettre fin à la gestion sécuritaire et unilatérale des affaires du pays et de s'engager dans un processus de grandes réformes capables de garantir la démocratie politique, le développement économique et la prospérité sociale, avec un projet national clair et ambitieux, et en associant toutes les forces vives du pays".
Aouchiche a également évoqué "la nécessité de rester vigilants en tout temps et en toute circonstance pour faire face aux débats stériles et aux manœuvres visant à semer la division et la discorde", faisant référence à des questions et faits controversés qui ramènent souvent les Algériens à la fragmentation et aux divergences négatives et non constructives, comme l'installation et le retrait de la statue du leader berbère Koceila, entre autres.
Il a ajouté qu’ "alors que notre pays a besoin de sérénité, des débats toxiques et perfides, qui avaient été enterrés par le caractère unitaire du Hirak, refont surface dans le but de créer des divisions et de retourner nos citoyens les uns contre les autres", se demandant quels sont l'origine et les véritables intentions de ces manœuvres, qui cherchent à détourner "notre attention des vrais défis auxquels notre nation fait face".
À ce moment crucial, selon Aouchiche, il incombe au pouvoir de résister à toutes les tentations autoritaires, tout comme à l'ensemble de la société de lutter contre les démons de la division et de la discorde. L'unité qu'il prône "ne signifie pas l'imposition d'une pensée unique, mais l'unité dans la richesse, la pluralité des voix, des cultures, des langues et des traditions".
Sur le plan électoral, le FFS estime que le limogeage du président de l'Autorité nationale indépendante des élections n'a pas un grand impact, à moins qu'elle ne soit suivie d'un examen des lois organiques et des textes régissant la vie politique en général, et le processus électoral en particulier, afin de crédibiliser le processus électoral, de restaurer la confiance en lui et de garantir une participation citoyenne réelle.