Le Front Polisario a condamné dans les termes les plus forts le nouvel accord conclu entre le Conseil de l’Union européenne et le Royaume du Maroc, qui prévoit l’extension des préférences douanières aux produits en provenance du territoire du Sahara occidental occupé.
Dans un communiqué publié dans la soirée de vendredi, le Front Polisario affirme que cet accord, qui remplace celui de 2018 annulé par des décisions explicites de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), constitue une "violation manifeste du droit international et une atteinte directe aux décisions judiciaires rendues concernant le territoire occupé".
Le communiqué rappelle que depuis 2016, la Cour de justice de l’UE a jugé que le Sahara occidental est un territoire distinct et séparé du Maroc, et que tout accord qui le concerne doit recueillir l’assentiment du peuple sahraoui. Cette exigence a été réaffirmée dans des arrêts rendus en octobre 2024, lesquels reconnaissent expressément le droit du Front Polisario à représenter le peuple sahraoui et à défendre ses droits souverains devant la justice européenne.
Toujours selon le communiqué, la "non-légitimité de ce nouvel accord est flagrante", puisqu’il a été "négocié en seulement cinq jours, dans le dos du peuple sahraoui, puis approuvé à la hâte par une procédure écrite, contraignant ainsi les États membres à s’y conformer". Par ailleurs, son application provisoire a été utilisée comme levier pour paralyser le Parlement européen et l’amener devant le fait accompli.
Le Front Polisario dénonce également certaines "manœuvres" contenues dans l’amendement de l’accord, visant à l’adapter à l’occupation illégale du Sahara occidental. Un nouveau concept appelé "zone d’origine" a été introduit, ce que le Front considère comme "une dérogation inédite au concept universellement reconnu de pays d’origine".
S’appuyant sur les décisions rendues en 2024, qui consacrent le droit du peuple sahraoui à accéder à la justice européenne, le Front Polisario affirme qu’il utilisera tous les moyens juridiques possibles pour contester cet accord et défendre les droits et les ressources du peuple sahraoui.
Enfin, le Front a lancé un appel officiel aux autorités européennes pour rejeter l’adoption de cet accord, qu’il considère comme "une violation du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et un obstacle au processus onusien, en encourageant l’occupation marocaine à persister dans sa fuite en avant".
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