Nation

L’Amenokal du Tassili N’Ajjer dément la “désignation” d’un successeur

Une initiative en faveur d’Hussein Ben Kalala, jugée soudaine et inédite.

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El-Bakri Ghouma, l’Amenokal des Touaregs du Tassili n’Ajjer, a démenti ce vendredi les informations relayées dans certains milieux locaux et régionaux, faisant état de son remplacement par un nouvel Amenokal.

Dans un communiqué adressé aux notables et cheikhs de l’Azjar, en Algérie, en Libye et dans les pays voisins, El-Bakri Ghouma, également membre du Conseil de la Nation au titre du tiers présidentiel, a qualifié cette initiative d’« étrangère à la légitimité historique et aux traditions ancestrales », ce qui l’a, dit-il, contraint à réagir publiquement.

Il a expliqué avoir reçu de nombreux appels et correspondances, du pays et de l’étranger, cherchant à comprendre les récents rassemblements où le nom du chef résistant et combattant Ibrahim Ag Abakada, figure historique, a été exploité, aux côtés de personnalités reconnues pour leur probité, sans leur consultation ni leur accord.

Selon lui, ces démarches se sont appuyées sur des méthodes « trompeuses », en fabriquant de fausses désignations dépourvues de toute crédibilité et de tout consensus. « Elles ne reflètent pas la volonté authentique des fils de l’Azjar, mais traduisent plutôt des initiatives individuelles, étroites d’esprit, liées à des agendas internes et externes qui ne servent pas l’unité du groupe », a-t-il affirmé.

L’Amenokal a insisté sur le fait qu’« aucun parti, député ou instance ne peut interférer dans les affaires propres aux tribus et à leurs coutumes ». À ses yeux, ces pratiques constituent une violation flagrante des lois et règlements en vigueur, notamment la loi n° 89-28 du 31 décembre 1989, modifiée par la loi 91-19, relative aux rassemblements publics.

Il a dénoncé « l’organisation de rencontres sans autorisation légale, avec détournement de leurs objectifs et manipulation de certains médias publics afin de diffuser une image contraire à la réalité ».

Membre du bureau politique du FLN, El-Bakri Ghouma a exprimé son profond regret quant au timing de ces initiatives, « à un moment sensible marqué par des mutations géopolitiques et sociales et par de graves menaces sécuritaires à nos frontières ». Une situation qui, selon lui, « exige le resserrement des rangs et le renforcement de notre unité nationale, au lieu d’alimenter les divisions et de servir des agendas partisans ou étrangers ».

Il a enfin mis en garde : « L’unité de l’Azjar est une ligne rouge, et la légitimité historique est immuable et non négociable ». Toute tentative d’exploiter les sacrifices des ancêtres dans des luttes partisanes, électorales ou pour des projets étrangers, a-t-il ajouté, « constitue une trahison envers l’avenir des générations et une atteinte au sang des martyrs ».

Cette réaction intervient en réponse à l’annonce faite la veille par Hussein Ben Kalala, se présentant comme nouvel Amenokal du Tassili N’Ajjer, sur la base d’un soutien et d’une allégeance tribale en sa faveur.