Les autorités sont sorties de leur silence, dimanche, au sujet de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies concernant la question du Sahara occidental. Elles ont exprimé leur position à travers une interview du ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, accordée à « AL24 News » Internationale.
Au cours de cet entretien, Attaf a apporté plusieurs clarifications sur les éléments passés sous silence par le Maroc dans sa présentation de la résolution comme une « victoire diplomatique » mettant fin au conflit à son avantage. Il a également évoqué des aspects essentiels qui avaient conduit l’Algérie à envisager de voter en faveur du texte, avant de se raviser à deux étapes du scrutin. L’entretien a par ailleurs révélé des éléments clés sur la nature et le contenu du plan d’autonomie proposé par le Maroc pour clore un conflit vieux de cinq décennies.
Le ministre s’est appuyé, durant l’entretien, sur une copie du document du prétendu « plan d’autonomie » présenté par le Maroc comme solution à l’occupation du Sahara occidental. Ce plan, considéré par la résolution onusienne comme pouvant constituer une base de discussion entre les deux parties, a été présenté par Attaf comme une proposition creuse et dénuée de consistance.
Selon les explications du ministre, ce document censé détailler le projet marocain pour les Sahraouis sous la « souveraineté » du royaume, ne compte que quatre pages et un seul paragraphe. Attaf a estimé qu’il ne mérite même pas d’être qualifié de plan.
Sur la forme, a-t-il ajouté, le texte ne contient aucun contenu politique ou juridique réel, se limitant à des intentions générales et des déclarations de principe. Agitant le document à la main, Attaf a souligné : « Mais au-delà de la forme, le plus grave est que ce plan a été transmis à plus de 193 États membres de la communauté internationale, à l’exception des principaux concernés : les Sahraouis eux-mêmes. »
Le chef de la diplomatie algérienne a précisé que ce plan, vide de substance, n’a jamais été jugé « sérieux » par les envoyés spéciaux successifs du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, ni même retenu comme base de discussion.
Il a révélé, en outre, que l’actuel envoyé personnel du Secrétaire général, Staffan de Mistura, avait, à deux reprises, lors de réunions à huis clos en janvier et en octobre, informé le représentant marocain que « votre plan manque de sérieux ; nous avons besoin d’un contenu plus solide pour pouvoir en juger, car en l’état, il ne peut servir de base de dialogue ».
Enfin, Attaf a réaffirmé les trois convictions fondamentales de la position algérienne sur la question, à savoir ; le cadre des Nations unies doit demeurer le seul cadre légitime pour le traitement du dossier, le peuple sahraoui doit exercer librement son droit à l’autodétermination, comme tout autre peuple et des négociations directes doivent être engagées entre le Maroc et le Front Polisario.
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