Les déclarations d’Anissa Boumediene, veuve du défunt président Houari Boumediene, ont suscité une vive polémique dans la presse française, notamment auprès de l’extrême droite. Lors d’une intervention sur Radio Africa, lundi dernier, elle a catégoriquement refusé d’apporter son soutien à l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis novembre dernier.
En réponse à la question : « Demandez-vous sa libération ? », elle a répondu sans détour : « Non, absolument pas. »
La veuve du président Boumediene a justifié sa position en déclarant que « Boualem Sansal a affirmé que Tlemcen appartient aux Marocains », des propos qu’elle a qualifiés de « très graves » et qui, selon elle, « constituent une menace pour l’unité du pays. »
Elle a illustré son propos en lançant à son interlocuteur : « Imaginez que les habitants de Nice ou les Corses disent qu’ils auraient préféré rester avec les Italiens plutôt qu’avec les Français. »
Cette prise de position est intervenue à moins d’une semaine de la décision de la Cour d’appel d’Alger dans le dossier de l’écrivain franco-algérien. Peu après ses déclarations, plusieurs figures publiques se sont attaquées à Anissa Boumediene, notamment l’écrivain algérien Kamel Daoud, qui a écrit sur les réseaux sociaux : « On lui a demandé si elle était pour la libération de Boualem Sansal. Elle a répondu : pas du tout. Elle vit en France, un pays où elle jouit de la liberté. »
Le Journal du Dimanche, propriété de l’homme d’affaires Vincent Bolloré, proche de l’extrême droite, a titré :« Elle vit en France et elle est libre : l’avis de l’ancienne première dame d’Algérie sur Boualem Sansal fait polémique. »
L’article souligne qu’« l’ex-première dame d’Algérie et avocate ne réclame pas la libération de l’écrivain Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis novembre. Elle estime que ses propos menaçants justifient son sort. »
La revue Valeurs Actuelles, connue pour ses positions d’extrême droite, a elle aussi critiqué Anissa Boumediene dans un article intitulé : « Des propos extrêmement graves : l’ancienne première dame d’Algérie refuse la libération de Boualem Sansal. »
Pour rappel, Boualem Sansal a été arrêté le 16 novembre 2024 à sa descente d’avion en provenance de Paris.Il a, ensuite, été inculpé, notamment pour atteinte à l’unité territoriale de l’Algérie, après des propos tenus dans un média proche de l’extrême droite française.
le tribunal de Dar El Beïda à Alger l’a condamné, le 27 mars dernier, à cinq ans de prison ferme. Il a comparu en appel devant la Cour d’Alger jeudi dernier, où le procureur a requis une peine de dix ans de réclusion. Le verdict est attendu pour le 3 juillet prochain.
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