Le ministre de l’Économie de la connaissance, des start-up et des micro-entreprises, Noureddine Ouadah, a comparé les centres de données au “nouveau baril de pétrole”, compte tenu de leur importance stratégique dans l’économie numérique.
Lors d’une séance d’audition tenue hier jeudi par la Commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification à l’Assemblée Populaire Nationale, le ministre a souligné que la création et le développement de ces centres nécessitent de grandes capacités et une vision à long terme.
La séance a été consacrée à la présentation et à la discussion de la stratégie du secteur en matière de promotion de l’économie de la connaissance et de développement du système national de recherche, d’innovation et de numérisation, un domaine qui constitue l’un des leviers essentiels pour diversifier les économies des pays et s’affranchir du modèle rentier.
Dans ce qui peut être interprété comme un appel adressé aux autres secteurs pour concrétiser cette vision, le ministre a invité à changer la perception traditionnelle de ce dossier. « Si l’université fait un pas dans cette direction, alors les entreprises économiques, publiques et privées, doivent en faire deux, en réservant des départements dédiés à la recherche scientifique et des laboratoires capables de créer une véritable interaction entre la connaissance et la production », a-t-il déclaré.
La vision s’appuie sur une stratégie globale de transition vers une économie de la connaissance, reposant sur plusieurs axes majeurs , notamment, la création et l’encouragement de la recherche, du développement et de l’innovation au sein des entreprises, la promotion et la protection de la propriété intellectuelle, le développement du transfert technologique entre l’université et le secteur socio-économique, le renforcement de l’éducation, de la formation et des capacités, la mise en place de mécanismes efficaces de financement de l’innovation, la promotion de l’économie numérique, en plus de l’instauration d’une gouvernance intégrée de l’économie de la connaissance.
La stratégie prévoit également l’élaboration d’une loi-cadre sur l’économie de la connaissance, proposant la création d’une Agence nationale de l’innovation. L’objectif est de regrouper l’ensemble des éléments liés à la promotion de l’économie de la connaissance dans un texte unique : recherche, développement, innovation, propriété intellectuelle, transfert technologique, formation, financement, gouvernance et économie numérique.
Concernant l’échéancier, le ministre a présenté un plan en trois phases, notamment à court terme (2025–2026) ; l’introduction des principes de l’économie de la connaissance au niveau sectoriel et au sein des entreprises, l’adoption de stratégies claires en matière de numérisation, de R&D et d’innovation dans chaque secteur d’activité, le renforcement d’une gouvernance efficace assurant la cohérence entre les acteurs, la valorisation des potentiels et acquis existants et le début de l’application concrète de ces principes sur le terrain.
À moyen terme (2027–2030), le ministre a proposé le lancement effectif des initiatives grâce aux financements et aux infrastructures dédiées à la R&D et à l’innovation, une large diffusion des services de recherche et d’innovation en ligne, le début de la contribution de ces activités à la numérisation des transactions des entreprises, la réduction des importations de produits technologiques issus de la R&D.et enfin, l’attractivité accrue des investissements étrangers dans les domaines de la recherche et de l’innovation.
Enfin et à long terme (après 2030), ce qui a été considéré par le ministre comme de phase de maturité, elle vise à assurer la résilience et la continuité des institutions couvrant les besoins vitaux de la nation et à réaliser une contribution significative de la numérisation et des résultats de la recherche et de l’innovation au PIB.
De leur côté, les députés ont conditionné la réussite de cette vision à la concrétisation de la stratégie du ministère en mesures pratiques au service des étudiants chercheurs et des porteurs de projets innovants. Ils ont affirmé la nécessité de stimuler la recherche scientifique au sein des universités et de la relier davantage à l’économie nationale, ainsi que sur la simplification des procédures d’accès au Fonds de financement de l’innovation, tout en s’interrogeant sur les délais de son entrée en vigueur et sur ses modalités de gestion.
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