Nation

« L’Algérie possède un tiers des usines pharmaceutiques en Afrique »

Dans un discours prononcé lors de l’ouverture de la Conférence ministérielle africaine sur la production locale de médicaments et autres technologies de santé

  • 123
  • 4:04 Min

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a déclaré que l’Algérie réaffirme son engagement constant envers les principes de solidarité africaine et d’intégration régionale, conformément à sa vision visant à faire de « l’Afrique un continent fort par sa souveraineté, uni par ses intérêts et intégré dans son développement ».

Dans un discours prononcé en son nom par le Premier ministre, Saïfi Gherib, lors de l’ouverture de la Conférence ministérielle africaine sur la production locale de médicaments et autres technologies de santé, il a souligné que l’organisation de cette conférence en Algérie a été décidée par l’Organisation mondiale de la santé pour plusieurs raisons, notamment les réalisations et les réformes accomplies dans le secteur pharmaceutique algérien, ainsi que le saut qualitatif observé dans ce domaine.

Il est inconcevable, ajoute le président, que « le continent africain, centre de richesses et foyer de compétences dont bénéficie le monde entier, continue de souffrir de dépendance et d’importer presque totalement ses besoins en produits de santé, alors qu’il a un besoin urgent de localiser la production de médicaments essentiels, de vaccins, de dispositifs médicaux et de matières premières, qui constituent des priorités souveraines pour préserver la santé de ses peuples, à la lumière des mutations actuelles et des facteurs qui menacent sa sécurité sanitaire ».

Le président a insisté sur le fait que l’Algérie a choisi de faire de l’industrie pharmaceutique un secteur stratégique et une priorité nationale dans la réalisation de la sécurité sanitaire. Depuis 2020, ce secteur dispose d’un ministère indépendant chargé de mettre en œuvre des réformes structurelles profondes portant sur le développement du cadre réglementaire, la facilitation de l’investissement, l’encouragement des partenariats, ainsi que le soutien à la recherche et au développement. Ces efforts ont permis de porter la couverture nationale en médicaments produits localement à plus de 80 %, tout en s’orientant de plus en plus vers l’exportation vers les marchés africains.

Dans le même contexte, il a affirmé que l’Algérie possède plus du tiers des établissements pharmaceutiques du continent africain. Sur les 649 usines que compte l’Afrique, environ 230 se trouvent en Algérie, en plus de plus de 100 nouveaux projets en cours de réalisation.

L’organisation de cette conférence intervient, selon lui, après le grand succès enregistré en Algérie au début du mois de septembre dernier lors de la tenue de la quatrième édition de la Foire du commerce intra-africain, qui a connu une large participation des pays africains et s’est conclue par la signature de contrats commerciaux et de partenariats d’investissement bénéfiques pour les peuples du continent.

Le président a ajouté que la tenue de cette conférence en Algérie, en coordination avec l’Organisation mondiale de la santé, vise à renforcer l’industrie pharmaceutique en Afrique afin de garantir un accès équitable aux médicaments et aux vaccins pour tous les peuples du continent, à travers des systèmes de santé résilients et une disponibilité de produits pharmaceutiques sûrs, efficaces et abordables.

Selon lui, les défis actuels du monde, marqués par des transformations rapides et des variables stratégiques au niveau continental et international, ont accru la pression sur les chaînes d’approvisionnement en médicaments et en vaccins. Il ne s’agit pas seulement d’une question technique, mais d’un enjeu majeur pour tous les États ainsi que pour les organisations internationales, notamment l’Organisation mondiale de la santé, en raison de leurs répercussions directes sur la prise en charge des patients et sur la sécurité sanitaire mondiale.

Cela rejoint l’objectif même de cette conférence, qui s’inscrit dans le cadre de la Vision 2063 de l’Union africaine et constitue une contribution efficace à la mise en œuvre de la stratégie africaine pour l’industrie pharmaceutique, visant à satisfaire la majorité des besoins des populations africaines en médicaments, vaccins et technologies de santé.

En accueillant cet événement continental, l’Algérie réaffirme son engagement envers la solidarité africaine et l’intégration régionale, conformément à son ambition de faire de l’Afrique un continent fort, souverain, uni dans ses intérêts et intégré dans son développement. Cette conférence constitue une étape importante de la mise en œuvre de la stratégie africaine visant à garantir l’autonomie pharmaceutique du continent.

Le président a également salué le rôle de l’Organisation mondiale de la santé dans la préparation de cet événement, ainsi que celui des organisations internationales et régionales, des secteurs ministériels nationaux concernés et de l’ensemble des acteurs impliqués. Il a exprimé l’espoir que cette conférence soit un véritable tournant dans le renforcement de la coopération africaine dans les domaines sanitaire et industriel, grâce à « la Déclaration d’Alger » qui couronnera ses travaux.

Cette déclaration, affirme le président, constituera sans aucun doute un pacte entre les pays africains pour renforcer la production locale de médicaments et établir des partenariats concrets garantissant aux peuples du continent le droit au médicament, le droit à la santé et le droit au développement.

L’objectif étant que l’Afrique puisse produire ses propres médicaments, garantir la santé de ses populations et renforcer sa souveraineté.