Foule incontrôlable autour des romans d’horreur au SILA

La 28ᵉ édition du Salon international du livre d’Alger (SILA), qui se tient actuellement au Palais des expositions “Safex”, a été marquée par un intérêt particulier des adolescents pour les romans d’horreur, de fantasy et de “dark romance”, au point de provoquer hier un mouvement de foule devant le stand d’une maison d’édition.

Selon les témoignages recueillis par El Khabar, la situation a nécessité l’intervention des agents de sécurité pour rétablir l’ordre et interrompre une séance de vente-dédicace animée par une autrice surnommée “Lola”, venue présenter ses ouvrages intitulés “Al Jinn”.

L’auteure avait décoré son stand de toiles d’araignées artificielles, de crânes et d’illustrations macabres aux visages déformés et aux yeux effrayants, attirant la curiosité d’un grand nombre de visiteurs.

Selon le représentant de la maison d’édition, Lola a elle-même choisi ce décor pour recréer l’atmosphère de ce qu’elle appelle “la littérature d’horreur interactive”, un style visant à faire ressentir au lecteur la peur et le suspense en l’immergeant dans des univers peuplés de créatures surnaturelles et mythiques.

Les adolescents interrogés ont expliqué être captivés par les histoires de Lola, qu’ils suivent aussi sur YouTube, où ses vidéos rassemblent des dizaines de milliers de vues. Une jeune lectrice de 13 ans a cité en exemple le récit “Le mariage des djinns”, où l’autrice, vêtue d’une robe de mariée et entourée de décors fantastiques, raconte son histoire dans une ambiance sonore angoissante, mêlant bruits du vent, grincements de portes et cris d’animaux mystérieux, une expérience qu’elle qualifie de “terreur interactive”.

Ce phénomène illustre l’essor récent en Algérie d’une littérature fantastique et horrifique à caractère commercial et divertissant, plus tournée vers le sensationnel que vers la profondeur littéraire ou philosophique.

Malgré l’intérêt grandissant, le genre de la fantasy algérienne reste encore embryonnaire, comparé aux grandes traditions étrangères dans ce domaine.

La fantasy, rappellent les spécialistes, repose sur l’imaginaire pur, la création de mondes parallèles où évoluent des êtres surnaturels et des héros dotés de pouvoirs extraordinaires, abordant souvent de manière symbolique des thèmes humains universels tels que le pouvoir, le bien et le mal, la liberté ou l’amitié.

Dans les pays développés, la fantasy est étudiée à l’université dans le cadre des littératures comparées, de la mythologie ou des études culturelles, et constitue un secteur économique et culturel majeur.

Parmi les œuvres de référence mondialement connues figurent : Le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien, Harry Potter de J.K. Rowling, et Game of Thrones (Le Trône de fer) de George R.R. Martin.