L’ancien ministre de la Communication et diplomate Abdelaziz Rahabi a livré une analyse approfondie de la récente résolution du Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental.
Dans une publication sur sa page Facebook, intitulée « Conseil de sécurité : les États-Unis et la France veulent légitimer l’occupation du Sahara occidental », Rahabi a mis en lumière plusieurs points essentiels concernant ce dossier qui a suscité de vifs débats depuis jeudi dernier.
Dès le début de son analyse, le diplomate s’est penché sur les positions de la Russie et de la Chine : « Au Conseil de sécurité, les Russes et les Chinois n’ont pas réussi à rééquilibrer le texte américain, mais ils ont tenu à rappeler que le Sahara occidental reste un territoire non autonome — inscrit sur la liste en 1963 à la demande du Maroc, faut-il le rappeler — et ont dénoncé l’initiative unilatérale des États-Unis, qui cherchent à s’imposer en alternative au Conseil de sécurité.
Rahabi estime que la volonté américaine de dominer le processus de négociation risque de bloquer les discussions, Washington ne se plaçant pas à égale distance des deux parties.
« L’initiative américaine vise à assurer son hégémonie sur l’ensemble du processus de négociation, ce qui pourrait se faire au détriment du peuple sahraoui, compte tenu des avantages accordés au projet marocain. Cette situation constituera l’un des principaux facteurs de blocage, en raison du manque d’équité entre les deux parties invitées à entamer des négociations directes », écrit-il.
Dans une autre partie de son analyse, l’ancien ministre souligne que la Russie, la Chine et l’Algérie ont réussi à imposer la reconnaissance du droit des Sahraouis à l’autodétermination, un principe qui ne figurait pas dans les premières versions du projet de résolution.
« Ce principe onusien replace le "plan d’autonomie marocain" dans sa véritable dimension : celle d’un document sans valeur ni contenu, rédigé il y a près de vingt ans par les Français et récemment “actualisé” par les mêmes auteurs, dans le seul but de donner une apparence de légitimité à l’occupation du Sahara occidental».
Rahabi met, également, en garde contre le risque de dérive du Conseil de sécurité, soumis aux pressions américaines, rappelant les précédents de l’Irak et de la Libye.
Il estime par ailleurs que l’Occident, notamment les États-Unis, cherche à transformer le conflit en une question bilatérale, citant à cet effet les déclarations de l’ambassadeur américain auprès de l’ONU, ainsi que le discours du roi du Maroc, qu’il accuse d’avoir « délégué la souveraineté du peuple sahraoui à certains membres permanents du Conseil de sécurité ».
Pour conclure, Rahabi estime que « la diplomatie des transactions, qui constitue l’un des piliers de la politique étrangère de Donald Trump, est incompatible avec les fondements doctrinaux de notre diplomatie et de notre sécurité nationale. L’Algérie n’a jamais sollicité de garanties étrangères sous prétexte de pragmatisme fluctuant ou contraignant».
Pour rappel, le Conseil de sécurité a voté jeudi dernier la prolongation du mandat de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental). La résolution réaffirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, tout en évoquant la proposition marocaine d’autonomie comme une option parmi d’autres pour le règlement du conflit.
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