Le député Abdelouahab Yagoubi a mis en garde contre le risque d’une dérive progressive vers des “dictatures numériques silencieuses”, reposant sur l’usage d’outils d’espionnage sophistiqués, déployés en dehors de tout cadre juridique ou judiciaire, visant notamment des personnalités politiques et publiques de premier plan.
Dans un message publié sur sa page Facebook, Yagoubi, en sa qualité de rapporteur de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée (APM) chargé de l’intelligence artificielle, a déclaré que ce qui se passe actuellement représente une menace directe pour les droits de l’homme, la liberté d’expression et la souveraineté des États.
Son intervention s’est tenue dans le cadre d’un événement de haut niveau consacré au rôle des parlementaires dans la régulation et la prévention des abus liés aux logiciels espions, organisé en marge de la 80e Assemblée générale des Nations Unies à New York (États-Unis). Cette rencontre s’inscrivait également dans le cadre des activités de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (CITED) relevant du Conseil de sécurité.
Le député a présenté des cas documentés dans des pays comme le Maroc, les Émirats arabes unis, l’Inde et le Mexique, où des journalistes, des opposants, des diplomates et même des chefs d’État ont été visés par des logiciels espions, sans aucun fondement légal. Ces pratiques, selon lui, révèlent un vide juridique préoccupant et une absence flagrante de contrôle démocratique.
Dans ce contexte, Yagoubi a appelé à interdire l’usage politique et abusif de ces logiciels espions ; soumettre toute opération de surveillance numérique à une autorisation judiciaire indépendante ; imposer la transparence dans les contrats entre gouvernements et entreprises de cybersécurité ; mettre en place un mécanisme de contrôle parlementaire régional permanent.
Le député du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a également suggéré : la création d’une base de données internationale recensant les entreprises, les États et les cas avérés de violations ; l’élaboration d’un pacte parlementaire international sur l’éthique des technologies et de l’intelligence artificielle, fondé sur les principes de légalité, transparence et responsabilité.
Il a conclu son intervention en affirmant que « la démocratie ne peut survivre sans la protection de la vie privée et des droits numériques des citoyens. »
Appelant ainsi les parlementaires du monde entier à assumer leurs responsabilités éthiques et législatives face à ce qu’il qualifie de dérive numérique mondiale incontrôlée.
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