Nation

La junte de Bamako s’enfonce dans la calomnie et la rupture

Elle a accusé l’Algérie de « soutenir le terrorisme international ».

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Le Premier ministre de la junte militaire de transition au Mali, Abdallah Maïga, a renouvelé son discours hostile devant l’Assemblée générale des Nations unies, lançant des accusations contre l’Algérie de « soutenir le terrorisme international ». Cette posture s’inscrit dans l’escalade continue de la crise diplomatique entre Bamako et Alger, révélant une orientation délibérée vers la confrontation avec son voisin du Nord.

Selon les observateurs, ce discours à répétition des autorités de transition maliennes ne peut se lire qu’à travers deux dimensions essentielles : d’une part interne, en tant que tentative de créer un « ennemi extérieur » destiné à consolider une légitimité transitoire fragile et à détourner l’opinion de l’échec politique et de développement, et d’autre part externe, puisqu’il s’agit pour le régime issu du coup d’État – avec l’appui et l’incitation de puissances étrangères influentes dans la prise de décision à Bamako – de pousser vers une confrontation ouverte avec l’Algérie, laquelle est restée fidèle à l’option de la médiation et des solutions pacifiques, tout en proposant des approches de développement pour protéger la stabilité du Sahel, espace stratégique pour sa sécurité nationale.

Il est apparu évident que cette orientation hostile de l’armée de Bamako compromet les efforts déployés par l’Algérie pour contenir la tension, que ce soit à travers les déclarations du président Abdelmadjid Tebboune, les initiatives du chef d’état-major de l’ANP, ou encore les démarches diplomatiques algériennes aux niveaux continental et international. Alger a toujours cherché à maintenir ouvertes les voies du dialogue avec les autorités de transition et avec les acteurs locaux du Nord-Mali, en s’appuyant sur des liens sociaux et économiques profonds et sur son long parcours de médiations réussies en Afrique.

Contrairement aux allégations et à la campagne de diabolisation menée par des cercles hostiles à l’Algérie, cette dernière – reconnue comme pionnière dans la lutte antiterroriste et classée comme référence mondiale en la matière – n’abrite aucune organisation armée. Elle accueille en revanche des personnalités influentes, considérées comme incontournables pour tout règlement politique en perspective, à l’image de l’imam Mahmoud Dicko, connu pour ses positions favorables au dialogue, ainsi que des figures touarègues et d’autres acteurs maliens. Ces personnalités voient en l’Algérie un médiateur impartial, tandis que les dirigeants de Bamako – au premier rang desquels le colonel Assimi Goïta – persistent dans une lecture erronée prétendant que l’Algérie prend parti, en ignorant pourtant les reconnaissances du rôle clé d’Alger par la communauté internationale et en particulier par le Conseil de sécurité.

En dépit des campagnes de dénigrement et d’hostilité répétées, l’Algérie est restée fidèle à ses principes de solidarité et de bon voisinage. Elle a adopté une approche axée sur le développement envers les pays du Sahel, considérant la lutte contre la pauvreté et l’exclusion comme piliers essentiels de la stabilité régionale, contrairement aux approches militaires dont les limites sont avérées. L’Algérie s’est d’ailleurs opposée fermement à la présence de forces étrangères sous leur nouvelle forme, incarnée par les « mercenaires russes », car celle-ci constitue une menace directe à l’équilibre de la région.

Lors de sa dernière rencontre médiatique périodique, le président Tebboune a réaffirmé que le développement et le dialogue interne, à l’abri des agendas extérieurs, sont les conditions fondamentales de la stabilité au Sahel. Abordant la question régionale, il a souligné que la priorité devait aller à l’amélioration des conditions de vie plutôt qu’à la course aux armements, dans un contexte marqué par l’absence des besoins les plus élémentaires pour les populations. Partant de ce principe, l’Algérie a soutenu ces dernières années ses voisins par des projets sociaux et d’infrastructures, tout en appelant à une intégration régionale fondée sur le développement au service des peuples.

En réponse aux allégations de la nouvelle junte, le président Tebboune a toujours affirmé que l’Algérie ne cherche pas l’hégémonie, mais qu’elle considère la sécurité du Sahel comme indissociable de sa propre sécurité nationale, faisant du développement dans cette région un choix stratégique incontournable.