L’Algérie a affirmé que la réussite du partenariat euro-méditerranéen nécessite l’instauration de la paix dans l’espace euro-méditerranéen, précisant que cela requiert une volonté politique sincère et un dialogue courageux visant à reconstruire les ponts entre les différentes parties sur la base de la confiance et du respect mutuel.
Le député à l’Assemblée populaire nationale, Nacer Bettiche, s’exprimant en tant que président de la délégation participant aux travaux du Forum de l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée et au Sommet des présidents au Caire, a indiqué que la région est confrontée à une série de défis imbriqués, allant des troubles sécuritaires et des conflits régionaux aux disparités de développement et aux pressions sociales, ce qui souligne l’interdépendance entre sécurité et développement. Il a ajouté que tout effort pour relancer le processus de Barcelone doit être fondé sur une approche globale et intégrée pour traiter ces défis.
Bettiche a poursuivi en soulignant que le renforcement de la coopération économique entre les pays méditerranéens est devenu une nécessité stratégique et non un simple choix, considérant que les économies régionales disposent des moyens nécessaires pour, si leurs efforts sont coordonnés, devenir un levier pour l’intégration et réduire l’écart entre le Nord et le Sud, l’un des objectifs centraux du processus de Barcelone.
Il a précisé que la réalisation de ces objectifs dépend du renforcement de la paix et de la sécurité dans l’espace euro-méditerranéen, en particulier face aux défis sans précédent qui menacent l’équilibre de la région. La question palestinienne reste au cœur de ces défis, étant « la plus grande blessure ouverte » dans la conscience de la région et du monde, et que la poursuite de l’occupation et des violations compromet toutes les chances de paix et d’intégration économique.
L’Algérie, par la voix de son représentant au forum, a réaffirmé son rejet de toute double approche dans le traitement des questions régionales, renouvelant son attachement à une solution juste et globale pour la question palestinienne conformément au droit international, garantissant l’établissement d’un État palestinien indépendant sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.
L’Algérie a également évoqué d’autres défis, tels que l’immigration irrégulière, nécessitant une approche humaine et de développement globale, l’expansion des réseaux de traite des êtres humains et de la criminalité organisée, ainsi que la résurgence des formes d’extrémisme. Elle a souligné que le changement climatique, entraînant pénurie d’eau, baisse de la production agricole, sécheresse et incendies, constitue un facteur aggravant de la fragilité sociale.
Sur le plan économique, l’Algérie a affirmé que le renforcement de la coopération entre les deux rives de la Méditerranée constitue une pierre angulaire de tout partenariat efficace, surtout face aux pressions économiques croissantes, à l’élargissement des écarts et aux impacts du changement climatique. Elle a précisé que surmonter ces défis nécessite une coopération régionale équilibrée qui traite les causes des déséquilibres et transforme les défis en opportunités.
Bettiche a ajouté que tout partenariat économique efficace doit être fondé sur l’égalité, le respect des spécificités des pays et le partage des bénéfices, rappelant que le renforcement de l’intégration économique et la réduction de l’écart Nord-Sud étaient au cœur du processus de Barcelone. Il a insisté sur le fait que les projets économiques et de développement communs, le renforcement des infrastructures transfrontalières, le soutien à l’innovation et à la transition énergétique, ainsi que l’autonomisation des PME, constituent des étapes cruciales pour réussir la coopération méditerranéenne.
Le représentant a souligné que depuis sa prise de fonction, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a accordé une importance particulière au lancement de réformes économiques profondes, qui commencent à porter leurs fruits en améliorant le climat des affaires et en restituant l’attractivité du marché national. Il a rappelé l’adoption de la nouvelle loi sur l’investissement en 2022 et les projets stratégiques dans les énergies renouvelables, soulignant que ces réalisations reflètent la volonté de l’Algérie d’être un partenaire actif et fiable dans la transformation économique et énergétique, et un modèle de coopération transfrontalière, prête à mobiliser ses moyens pour l’intégration régionale.
En conclusion, l’Algérie a appelé au lancement d’un dialogue politique courageux pour restaurer la confiance entre les différentes parties et à une approche approfondie des crises économiques et sociales qui alimentent la fragilité, les tensions et l’immigration. Elle a également insisté sur la nécessité de renforcer la coopération dans les énergies renouvelables et les partenariats industriels, ainsi que sur la mise en œuvre de projets visant à connecter les infrastructures en matière d’énergie, de transport, de numérique et de sécurité alimentaire.
L’Algérie a enfin souligné l’importance de garantir que les communautés du Sud bénéficient des échanges économiques, de créer des opportunités pour les jeunes et les femmes dans l’économie verte et la technologie, de lancer des programmes communs d’éducation et de formation professionnelle, et d’investir dans le patrimoine culturel et naturel pour renforcer l’économie du tourisme et l’entente entre les peuples méditerranéens.
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