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Yagoubi clarifie sa participation à une réunion onusienne controversée

Il a démenti catégoriquement toute présence officielle de l’entité, au lendemain de la désolidarisation annoncée par la direction de son parti.

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Abdelouahab Yagoubi, député du Mouvement de la société pour la paix (MSP) à l’Assemblée populaire nationale, a apporté ce lundi des éclaircissements détaillés concernant ce qui a été présenté comme « sa participation à une réunion onusienne en présence d’un représentant de l’entité sioniste », une affaire qui a suscité une vive polémique et poussé la direction de son parti à se désolidariser de lui.

Dans une longue publication sur sa page Facebook, Yagoubi a dénoncé des « interprétations erronées » autour de sa présence à une réunion tenue mercredi dernier au siège des Nations unies, en marge de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale (23-29 septembre 2025), consacrée à la lutte contre le terrorisme. Il a précisé y avoir participé en sa qualité de député représentant la communauté nationale à l’étranger et rapporteur du dossier de l’intelligence artificielle au sein du Parlement de la Méditerranée.

Le parlementaire a expliqué que la séance s’était achevée par un épisode « semblant préparé à l’avance, sans lien avec l’objet ni le cadre institutionnel de la rencontre, provoqué par un député égyptien à des fins de propagande et de mise en scène médiatique ». Selon lui, cet incident s’est produit « de manière inattendue et en dehors du cadre officiel ».

Yagoubi a insisté sur le fait que la réunion « ne comportait aucune représentation officielle de l’entité sioniste », précisant que « la personne au centre de la controverse était présente à titre individuel, en tant que représentant de la communauté druze, et non comme délégué officiel de l’entité ».

Il a souligné que « ses positions sur la cause palestinienne sont claires, fermes et sans équivoque », rappelant s’être exprimé à maintes reprises en ce sens, « en Algérie comme à l’étranger, dans les instances internationales comme dans les manifestations populaires ». « Je n’ai pas besoin de justifier mon opposition à l’occupation ni de prouver mon engagement en faveur des droits légitimes du peuple palestinien. C’est au cœur de mes convictions, de mes principes et de mon parcours politique », a-t-il déclaré.

Le député a tenu de préciser que la participation de l’Algérie à des instances internationales comprenant des représentants de l’entité « n’a jamais été considérée comme une forme de normalisation, mais au contraire comme une opportunité de défendre les causes justes, à commencer par la cause palestinienne ».

S’adressant à ses « détracteurs », Yagoubi a dit comprendre « la sensibilité légitime » de ceux qui ont demandé des explications, tout en réaffirmant « son engagement total en faveur de la position nationale constante de l’Algérie, qui rejette toute forme de normalisation ».

De son côté, la direction du MSP avait publié dimanche un communiqué estimant que la participation de son député « contredit les positions constantes de l’État algérien et du mouvement vis-à-vis de la cause palestinienne ». Le texte évoquait « un acte et un comportement inacceptables, quelles qu’en soient les raisons, les justifications ou les circonstances ».

Le parti islamiste a affirmé « rejeter catégoriquement cette présence, considérée comme une erreur personnelle isolée qui ne reflète pas la position du mouvement ». Il a rappelé que Yagoubi avait déjà démissionné du bureau du Parlement de la Méditerranée, le 25 avril 2025, « pour les mêmes raisons (la présence d’un représentant de l’entité en son sein) », après consultation avec la direction du MSP et le président de l’Assemblée populaire nationale.

Dans sa publication, le député a par ailleurs indiqué que son intervention lors de la réunion onusienne portait sur le thème : « Les logiciels espions : dimensions législatives, gouvernementales et judiciaires, évolution historique et perspectives technologiques ».

Alors que la condamnation de sa participation a été jugée précipitée, dans la mesure où elle a été rendue publique avant même d’entendre ses explications, le MSP a affirmé suivre de près « toutes les suites de cet incident, après que le député concerné aura fourni toutes les clarifications nécessaires à l’opinion publique ».