Société

Hausse inquiétante des cas de rage en Algérie

Une augmentation de 17 % au cours de l’année écoulée par rapport à 2023

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La directrice de la prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles au ministère de la Santé, Samia Hamadi, a révélé une hausse inquiétante des cas de morsures animales suspectées d’être liées à la rage en 2024. Une augmentation de 17 % a été enregistrée par rapport à l’année 2023, avec plus de 213 000 cas signalés contre 182 000 l’année précédente. Elle a affirmé que l’Algérie a mis en place un plan ambitieux visant à éradiquer cette maladie à l’horizon 2030.

Invitée de l’émission « L’invité du jour » sur la chaîne III de la radio algérienne ce dimanche, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la rage, Hammadi a indiqué que neuf décès ont été enregistrés en 2024. Elle a rappelé que la rage est une maladie mortelle à 100 % si elle n’est pas traitée à temps.

La responsable a précisé que la rage est une maladie virale, contagieuse et transmissible, généralement transmise par morsure ou griffure. Elle a insisté sur l’importance d’agir immédiatement en cas d’exposition : laver la plaie à l’eau et au savon pendant 15 minutes, puis consulter un médecin sans délai, car c’est ce dernier qui détermine le protocole de traitement adapté pour éviter les complications. Le traitement comprend une vaccination composée de 5 doses, suivie d’un suivi médical rigoureux.

Hammadi a également souligné que la prolifération des chiens errants dans les villes et villages aggrave la situation, le chien étant le principal vecteur du virus. Toutefois, elle a aussi noté que les chats peuvent transmettre la rage dans 44 à 55 % des cas.

Elle a alerté sur le fait que les enfants de moins de 15 ans sont les plus exposés à la rage, représentant 44 % des cas. Cela s’explique, selon elle, par le manque de conscience des enfants quant à la gravité de la maladie. Ce sont donc les populations vulnérables qui paient le prix fort d’une maladie entièrement évitable grâce à des mesures simples et efficaces.

Samia Hamadi a insisté sur l’importance de la prévention, notamment par la vaccination des animaux, mais aussi sur la nécessité d’un travail intersectoriel coordonné. Elle a évoqué l’importance de l’hygiène publique, en particulier le respect des horaires de dépôt des ordures, afin d’éviter que les chiens errants ne fouillent les déchets à tout moment. Toutefois, elle a regretté le manque de coordination entre les secteurs, appelant à renforcer l’application de l’instruction interministérielle entre les ministères de la Santé, de l’Intérieur et de l’Agriculture.

Enfin, la directrice a révélé que l’Algérie a lancé une stratégie ambitieuse pour éradiquer la rage dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (Agenda 2030).

Elle a précisé que le plan national de lutte contre la rage, élaboré avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé et du Comité national de lutte contre les maladies animales, s’aligne avec le plan mondial d’éradication de la rage. Il repose sur plusieurs axes : vaccination des animaux, sensibilisation des populations, formation du personnel médical, communication ciblée et amélioration du diagnostic.