Le Salon africain de l’automobile a été inauguré ce vendredi au Palais des Expositions (Pins Maritimes – Alger), dans le cadre de la 4ᵉ édition de la Foire commerciale intra-africain, avec la participation des principaux acteurs du secteur de la construction automobile et des pièces détachées sur le continent.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée sous la supervision du ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, représentant le Premier ministre par intérim, le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, en présence du secrétaire général du ministère de l’Industrie, Salem Ahmed Zaïd, de la ministre tunisienne de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Chiboub, et du ministre tunisien du Commerce et du Développement des exportations, Samir Obeid, ainsi que de responsables de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et de l’Association africaine des constructeurs automobiles.
Dans son allocution prononcée par Rezig, le Premier ministre par intérim, ministre de l’Industrie, a souligné que « le continent connaît une dynamique industrielle qui vise à renforcer les chaînes de valeur grâce à l’exploitation des potentialités existant sur ses terres — ressources naturelles, expertises et investissements — permettant ainsi de concrétiser l’ambition d’une intégration continentale dans ce secteur, à travers la mise en place d’une base industrielle à forte valeur ajoutée, génératrice de richesses ».
Il a ajouté que la décision de consacrer un événement entier au secteur automobile dans le cadre de la Foire commerciale intra-africain constitue « un message fort des organisateurs quant au développement que connaît l’industrie des véhicules en Afrique, et quant aux progrès constants réalisés pour maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur, qui a fait émerger des leaders sur le continent ».
Le Premier ministre par intérim a estimé que le domaine des industries mécaniques voit aujourd’hui « l’émergence d’une cartographie industrielle africaine où l’Algérie se positionne, aux côtés d’autres pays, parmi les pionniers ».
Selon lui, l’Algérie occupe aujourd’hui « une place de choix dans plusieurs catégories de véhicules, notamment les engins lourds destinés aux travaux publics, à l’agriculture et à l’industrie, avec des taux d’intégration nationale atteignant 70 %, fruit des politiques industrielles adoptées depuis des décennies, qui font de la filière mécanique l’un de ses piliers majeurs ».
Évoquant les efforts du pays pour édifier une véritable industrie mécanique, Ghrieb a rappelé la stratégie « ambitieuse » en cours d’exécution, notamment dans le domaine de la promotion de la construction automobile légère. Celle-ci repose sur des investissements dans des chaînes de production complètes capables d’atteindre un taux d’intégration d’au moins 30 %, grâce au recours à des composants produits localement par un réseau de sous-traitants et d’équipementiers nationaux et étrangers, que l’État accompagne dans l’amélioration de leurs compétences techniques, technologiques, administratives et financières.
De son côté, Haytham El-Maayargi, directeur des services bancaires du commerce international auprès d’Afreximbank, a estimé que l’accueil par l’Algérie de ce salon reflète son rôle de leader dans le domaine, affirmant que « le continent africain possède tous les atouts pour réussir la construction d’une industrie automobile intégrée, capable de renforcer le commerce intra-africain et de consolider le processus de prospérité économique partagée ».
Pour sa part, Martina Biene, présidente de l’Association africaine des constructeurs automobiles, a indiqué que « l’Afrique est capable, si elle unit ses efforts, de produire entre 3,5 et 5 millions de voitures par an à l’horizon 2035, ouvrant ainsi de vastes perspectives de création d’emplois pour la jeunesse et de renforcement des chaînes d’approvisionnement locales ».
Elle a insisté sur le fait que l’Afrique dispose du marché, des ressources et des compétences nécessaires, « mais ce qui lui manque, c’est le courage de l’exécution et la discipline dans l’application des politiques convenues », affirmant que l’industrie automobile peut devenir « un moteur central de la transformation économique du continent ».
Placé sous l’égide de l’Union africaine, du Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), d’Afreximbank et de l’Association africaine des constructeurs automobiles, le Salon se poursuivra jusqu’au 10 septembre au Palais des Expositions.
L’événement connaît la participation des principaux acteurs africains du secteur de la construction automobile et des différentes catégories de véhicules ainsi que des pièces détachées et intrants industriels, y compris des opérateurs de la sous-traitance, sans oublier les professionnels de divers domaines liés à l’industrie mécanique.
Le Salon offre des opportunités de mise en relation entre opérateurs et clients, d’Algérie, d’Afrique et d’ailleurs, en vue d’acquisitions, d’accords d’exportation et d’importation, ainsi que d’espaces de coopération entre fabricants et fournisseurs.
Son programme comprend également des conférences, des tables rondes et des ateliers destinés à ouvrir de nouvelles perspectives en matière de formation, de développement des affaires et des échanges.
Divers thèmes sont abordés dans les conférences, tels que les mutations que connaît l’industrie automobile mondiale et leurs répercussions sur l’Afrique, la stratégie continentale de l’industrie automobile, l’exploitation locale des ressources minières en Afrique, ainsi que les expériences et réalisations des pays africains dans ce domaine. Des visites de sites industriels algériens spécialisés en mécanique sont également prévues.
Le Salon vise à mettre en valeur les capacités africaines dans la fabrication des véhicules et à renforcer les chaînes d’approvisionnement régionales, contribuant ainsi à accélérer l’intégration industrielle du continent et à permettre aux Africains de se déplacer en s’appuyant sur les ressources de leur propre continent, tout en consolidant les partenariats entre eux.
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