Economie

Pourquoi l’Algérie a-t-elle été choisie pour abriter la Foire commerciale intra-africaine ?

Des dizaines d'accords et de relations économiques soient conclus dans le cadre de cet espace économique entre les acteurs du domaine de l'investissement

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Près de 2000 exposants économiques et investisseurs, venus de 80 pays, se préparent à présenter leurs expertises et projets aux visiteurs de la Foire du commerce intra-africain, prévue du 4 au 10 septembre. L’événement devrait attirer quelque 35 000 visiteurs potentiels, selon les estimations de l'organisateur, la banque mondiale AFREXIMBANK, basée au Caire.

L’Algérie n’accueille pas cette 4ᵉ édition de l’événement – après l’Afrique du Sud et l’Égypte (à deux reprises) – ni par hasard, ni dans le cadre d’une simple rotation du salon entre les pays du continent africain. Ce choix résulte de plusieurs critères et normes économiques rigoureuses, ainsi que d'observations faites par les responsables de la banque, en raison de l’incapacité à faire confiance à plusieurs autres pays africains, selon l’expert international Mouloud Khalif.

Un document technique sur l’événement, présenté hier par l’expert au Palais des congrès Abdelatif Rahal, à l’ouest d'Alger, souligne que de nombreux éléments objectifs ont qualifié l’Algérie pour accueillir cette édition du salon. L’expert compare même l'événement, connu sous le sigle IATF, à une Coupe du monde dans le domaine du commerce, du fait de ses interactions et croisements avec plusieurs institutions de renom mondial, qui y participent depuis sa création en 2018 à travers des délégations officielles, gouvernementales, non gouvernementales, ainsi que de grands hommes d’affaires et des figures politiques.

Parmi les atouts qui ont convaincu les responsables de la banque de parier sur l’Algérie – après l’Afrique du Sud et l’Égypte, siège de la banque – figurent, selon Khalif, les observations recueillies par les cadres de la banque ces dernières années sur les politiques de développement de l’Algérie en direction de l’Afrique, sa solide infrastructure industrielle, ses efforts de diversification économique en dehors du secteur des hydrocarbures, ainsi que sa capacité à organiser de grands événements.

Les convictions qui ont mené à choisir l’Algérie, selon les extraits du document et les déclarations des organisateurs relayées par l’expert, reposent également sur l’engagement du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en faveur du développement durable en Afrique au cours des dernières années, à travers des actions concrètes, des projets tangibles, et les initiatives de médiation lancées par l’Algérie dans plusieurs conflits et crises sur le continent.

Autre facteur ayant joué en faveur de l’Algérie : la distinction de son pavillon comme le meilleur lors des éditions précédentes du salon, en Afrique du Sud (novembre 2021) et en Égypte (novembre 2023), ainsi que son adhésion en 2024 à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), qui regroupe environ 1,4 milliard de personnes et un PIB de 3500 milliards de dollars.

Il est prévu que des dizaines d’accords et de relations économiques soient conclus dans le cadre de cet espace économique entre les acteurs du domaine de l’investissement, ce qui devrait profiter à l’Algérie tant sur le plan symbolique, matériel que diplomatique, comme cela a été le cas pour l’Égypte et l’Afrique du Sud lors des éditions précédentes.

Toujours selon l’expert, l’Algérie a mobilisé d’importantes ressources humaines et logistiques pour l’événement, et s’apprête à devenir un centre d’attraction pour de nombreuses missions bancaires venues de plusieurs pays arabes et européens, ainsi que pour des investisseurs du monde entier, en raison de la réputation internationale du salon. Parmi les délégations présentes figure un comité de haut niveau venu de Suisse, qui suit de près l’événement depuis un an.

Enfin, le ministère de la Communication a reçu 1100 demandes d’accréditation de journalistes, techniciens et experts, en plus de 175 demandes émanant de la presse étrangère, selon un document fourni par les organisateurs de l’événement au sein du ministère.