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Gaza: l'autre visage du génocide

Une scène illustrant une autre tragédie humaine poignante à Gaza: l’hôpital Al-Awda, dans le nord de la bande de Gaza, a été le théâtre d’un cas choquant et sans précédent, avec la naissance de la petite fille "Malak", née sans crane

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Le bilan des victimes de l'agression sioniste contre la bande de Gaza s’élève à 52 495 martyrs et 118 366 blessés depuis le 7 octobre 2023, selon le ministère de la Santé à Gaza. Rien que depuis le 18 mars dernier, date de la reprise de l'agression après un accord de cessez-le-feu, on dénombre 2 396 martyrs et 6 325 blessés, alors que la crise humanitaire dans l’enclave ne cesse de s’aggraver en raison du blocus imposé par l’occupation. La pénurie de médicaments entraîne une mort lente pour les patients hospitalisés. Par ailleurs, des nouveau-nés souffrent de malformations congénitales, comme la petite "Malak", née sans crâne, conséquence probable de l’usage d’armes chimiques interdites. Une autre fillette est morte de malnutrition.

Des sources médicales ont rapporté la mort de 38 personnes suite aux bombardements israéliens continus sur diverses zones de la bande de Gaza depuis l’aube d’hier. À Khan Younès, au sud du territoire, 17 Palestiniens ont été tués à l’aube, dont trois enfants, lors d’un raid sioniste. Au total, plus de 77 personnes ont été tuées et 275 autres blessées ces dernières heures, avec de nombreuses victimes encore sous les décombres, les équipes de secours étant incapables d’intervenir en raison de la situation sécuritaire, du manque de moyens et de l’insuffisance des équipements de sauvetage.

Par ailleurs, Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU sur les droits de l’homme dans les territoires palestiniens, a dénoncé la poursuite de la politique de famine imposée par l’occupation à Gaza. Cela fait suite à la mort d’une fillette causée par la malnutrition, hier, alors que les rapports sur la pénurie de nourriture et de médicaments dans l’enclave se multiplient

Dans un message publié sur la plateforme X, Albanese a écrit « Pourquoi ? Après 19 mois de violence génocidaire et 60 jours sans qu’un seul grain de riz n’entre à Gaza, les Palestiniens sont montrés au monde comme des personnes se ruant sur la nourriture, comme s’ils cherchaient désespérément à respirer. »

Et d’ajouter que« Peuple de Gaza... Palestiniens... votre faim aujourd’hui est notre honte... Il est inacceptable que nous puissions être témoins de votre souffrance tout en restant aussi indifférents, inactifs, égoïstes et corrompus au point de ne pas pouvoir y mettre un terme immédiatement. »

Une fillette meurt de faim

L’hôpital Al-Rantissi a annoncé hier la mort de la petite Jenan Saleh Al-Skafi, victime de malnutrition sévère et de déshydratation, dans l’établissement situé à l’ouest de Gaza-ville. Elle est décédée après deux mois d'interdiction par l’occupation de l’entrée de nourriture et de médicaments dans l’enclave assiégée, en pleine guerre génocidaire.

Le bureau d’information du gouvernement à Gaza a déclaré que le nombre de victimes de la famine et de la malnutrition aiguë s’élève désormais à 57, en majorité des enfants, ainsi que des personnes âgées et des malades. Il a fermement condamné « l’usage de la nourriture comme arme de guerre » par l’occupation et le blocus total imposé à plus de 2,4 millions de personnes, alors que les passages frontaliers restent fermés pour le 63e jour consécutif.

Il a ajouté que ce chiffre est appelé à augmenter, « tant que le crime du blocus total se poursuit et que l’entrée de l’aide humanitaire, du lait pour enfants, des compléments nutritionnels et de dizaines de types de médicaments est interdite ». Le bureau appelle la communauté internationale et les organisations humanitaires à agir immédiatement et efficacement pour ouvrir les points de passage et permettre l’entrée des produits de première nécessité avant qu’il ne soit trop tard.

Des organisations humanitaires à Gaza ont mis en garde contre l’épuisement imminent des stocks de nourriture, d’eau et de carburant, tandis que les prix des rares produits encore disponibles deviennent inaccessibles. L’ONG Oxfam à Gaza a indiqué que des mères nourrissent leurs enfants avec un seul repas par jour dans une situation de famine extrême. De son côté, le Réseau des ONG palestiniennes a averti que 70 cuisines communautaires pourraient fermer dans la semaine si le blocus se poursuit.

Le Conseil norvégien pour les réfugiés a de son côté signalé que la production alimentaire est presque impossible à Gaza à cause des frappes israéliennes sur les terres agricoles. Il a ajouté que la marine sioniste prend pour cible les pêcheurs. L’organisation a déclaré que plus aucune tente n’est disponible à Gaza pour les déplacés, et a prévenu : « Si le siège continue, des milliers de personnes mourront et le système s’effondrera complètement. »

Gaza à court de médicaments

De son côté, l’hôpital spécialisé du Koweït à Rafah, au sud de Gaza, a alerté sur une pénurie critique de plus de 75 % des médicaments essentiels, soulignant que la capacité de fournir des soins médicaux devient très compromise, les stocks ne suffisant pas pour plus d’une semaine.

Une fillette née sans crâne

Dans une autre scène illustrant la tragédie humanitaire à Gaza, l’hôpital Al-Awda dans le nord de l’enclave a assisté à un cas choquant : la naissance de la petite "Malak" sans crane. Les médecins attribuent cette malformation aux effets des armes chimiques létales utilisées par l’occupation dans sa guerre génocidaire. Des rapports médicaux comparent la situation à celle de l’Irak après l’invasion américaine en 2003, où l’utilisation d’armes interdites avait entraîné une explosion des cas de malformations congénitales et de cancers infantiles.

Des organisations humanitaires ont signalé une augmentation de 300 % des cas de malformations congénitales et de fausses couches depuis le début de la guerre, causée par le stress physique et psychologique, la pollution, et l’exposition des femmes enceintes à des gaz toxiques. Ces armes — notamment celles contenant des matériaux radioactifs et chimiques — détruisent l’ADN, empêchent la croissance des organes vitaux et provoquent des malformations fatales ou des handicaps permanents. L’irradiation empoisonne le placenta, empêchant la nutrition du fœtus, tandis que les explosifs thermiques provoquent des brûlures et des lésions tissulaires, causant la mort intra-utérine ou la naissance de bébés avec des crânes ou organes manquants — une violation flagrante de toutes les conventions internationales.

Le gouvernement de Gaza a répété à plusieurs reprises que l’armée sioniste utilise des armes interdites. Dans un communiqué publié en juillet 2024, il a indiqué que ces armes incluent des missiles et bombes thermiques et chimiques de fabrication américaine, provoquant de graves brûlures et l’évaporation des corps, comme observé dans les zones bombardées.