Nation

L’agent consulaire algérien maintenu en détention

Son incarcération viole toutes les conventions diplomatiques et ramène la crise entre les deux pays à son point de départ.

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La justice française a rejeté la demande de libération provisoire de l’agent consulaire algérien, détenu depuis le 11 mai en cours, en compagnie de deux autres personnes, dans le cadre d’une enquête liée à des allégations de tentative d’enlèvement, portées par Amir Boukhors, selon la presse française.

Les faits remontent à l’année dernière, mais la justice n’a engagé des poursuites qu’un an plus tard, ce qui a suscité de nombreuses interrogations, d’autant plus que cette décision coïncide avec les provocations et menaces récurrentes du ministre de l’Intérieur français, souvent relayées dans les médias.

Le maintien en détention provisoire, bien que considérée comme une mesure exceptionnelle par les experts juridiques, est perçu comme un signe de durcissement des relations entre Paris et Alger. Cette situation a conduit l’Algérie à expulser 12 membres de la mission diplomatique française, à quoi la France a répliqué dans les 24 heures en procédant à une mesure similaire.

Concernant le statut juridique de l’agent consulaire, l’expert en droit Saad Beghidja a déclaré dans un précédent entretien avec El Khabar que les procédures judiciaires engagées, y compris son placement en détention, contreviennent aux usages diplomatiques. Il estime que la France aurait dû informer l’Algérie avant toute poursuite, conformément aux dispositions de la Convention de Vienne sur les relations consulaires de 1963.

L’incarcération de l’agent consulaire intervient alors qu’un apaisement diplomatique semblait avoir lieu à la suite d’un entretien téléphonique entre les présidents des deux pays à l’occasion de l’Aïd el-Fitr, suivi deux jours plus tard par la visite du ministre français des Affaires étrangères à Alger. Cet effort d’apaisement a été rapidement compromis par les actions judiciaires françaises à l’encontre du diplomate algérien.

La crise entre les deux pays remonte à environ huit mois, lorsque Paris a publiquement soutenu la position marocaine sur la question du Sahara occidental, ignorant son statut de dossier onusien encore inscrit à la Commission de décolonisation. La tension s’est accentuée avec les appels répétés du ministre de l’Intérieur français en faveur de la libération de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien incarcéré en Algérie, condamné à 5 ans de prison ferme pour atteinte à l’unité nationale, intelligence avec l’ennemi et autres accusations relevant du droit pénal.