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Affaire de corruption dans Anep 2 : ouvrerture du dossier le 19 août

Le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’Hamed examinera une lourde affaire de corruption impliquant deux anciens ministres, ainsi que des responsables et fonctionnaires.

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Le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’Hamed, à Alger, examinera le 19 août prochain ce qui est connu sous le nom de "l’affaire ANEP 2", impliquant 13 personnes accusées de corruption.

Parmi les principaux accusés figurent les anciens ministres de la Communication, Djamel Kaouane et Hamid Grine, ainsi que l’ancien directeur de l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP), Amine Chiker, selon une source judiciaire citée par le site El Khabar.

En 2023, la justice avait ouvert une enquête sur des soupçons de corruption et de dilapidation de fonds publics au sein de cette entreprise publique chargée de la gestion de la publicité étatique. Cette enquête a conduit, le 6 mars de la même année, à la mise en détention provisoire de Kaouane et Chekir, tous deux anciens directeurs de l’agence entre 2008 et 2018. Kaouane avait ensuite été nommé ministre de la Communication en 2017.

Le juge d’instruction chargé du dossier a également placé Hamid Grine, ancien ministre de la Communication, sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire, une mesure appliquée aussi à dix autres responsables de l’agence.

Selon des avocats constitués dans l’affaire, l’acte d’accusation inclut des charges d'abus de fonction et dilapidation de fonds publics, notamment à travers l’attribution d’espaces publicitaires à des journaux fictifs et des pratiques de favoritisme dans le choix des titres de presse bénéficiant de la publicité publique.

Les enquêtes préliminaires menées par la police judiciaire relevant de la sécurité intérieure ont révélé des irrégularités graves au sein de cet organisme considéré comme l’un des plus importants dans le secteur des médias et de la communication en Algérie.

Les avocats estiment que le procès pourrait être reporté au mois de septembre, en raison de la complexité des faits qui exigeraient plus de temps pour être examinés.

Les accusés sont poursuivis sur la base de dispositions pénales contenues dans la loi n°06-01 du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, qui constitue le cadre législatif principal en la matière.

L’ouverture du dossier "ANEP 2" intervient après la clôture de l’affaire "ANEP 1 et secteur de la Jeunesse et des Sports", jugée par le même pôle judiciaire, et dont les verdicts ont été prononcés le 4 juin dernier, avec des peines allant de l’acquittement à 8 ans de prison ferme.

Parmi les figures clés de ce précédent dossier figurait Abdelkader Khomri, ex-ministre de la Jeunesse et des Sports (2012-2014), également ancien directeur de l’ANEP, poursuivi pour des infractions financières et administratives liées à la gestion de la publicité et à des projets relevant de son secteur.

Les condamnations ont visé plusieurs anciens responsables, fonctionnaires et opérateurs économiques, avec des peines variables. Les chefs d’accusation portaient principalement sur la dilapidation de deniers publics et l’octroi d’avantages indus.

Parmi les personnes condamnées figuraient deux anciens directeurs de l’Agence nationale de loisirs de la jeunesse (condamnés respectivement à 3 et 5 ans de prison ferme) ainsi que la directrice de la jeunesse au ministère (4 ans de prison ferme). En revanche, 20 accusés ont été acquittés, principalement des employés et collaborateurs de l’ANALJ et de l’ANEP.