L’Algérie connaît depuis quelques années une transformation linguistique accélérée, marquée par l’expansion de l’usage de l’anglais, notamment dans les secteurs de l’enseignement supérieur, primaire, de l’administration publique, de certaines institutions gouvernementales et des médias.
Des observateurs qualifient ce changement de choix stratégique reflétant une nouvelle vision de la place de la langue anglaise, incarnant la détermination de l’Algérie à adopter une politique d’ouverture linguistique équilibrée et indépendante.
Alors que l’Algérie avance résolument dans cette voie, le discours politique français continue de considérer cette politique sous un prisme paternaliste, ignorant que les décisions souveraines algériennes sont prises selon le principe d’égalité et d’indépendance totale dans l’élaboration des politiques éducatives à tous les niveaux.
Dans le contexte de la crise politique persistante entre Alger et Paris, les médias français sont revenus sur ce dossier, notamment le journal Le Monde et la chaîne CNews, avec un ton mêlant inquiétude et méfiance. Ces deux médias estiment que l’Algérie a effectivement lancé une politique linguistique visant à réduire la dépendance au français et à substituer progressivement l’anglais, surtout dans les domaines des sciences et technologies.
Dans un reportage diffusé fin septembre 2025, intitulé « L’Algérie abandonne le français au profit de l’anglais dans les facultés de médecine et de pharmacie », CNews a exprimé son inquiétude quant au fait que les universités algériennes ont officiellement commencé à enseigner la médecine en anglais à partir de l’année universitaire 2025-2026, conformément aux directives gouvernementales. La chaîne a qualifié cette démarche de « plan national vaste de libération de l’enseignement supérieur de la domination linguistique française ».
L’inquiétude française ne s’arrête pas à l’université, CNews a souligné que de grandes entreprises économiques et de services algériennes, telles qu’Algérie Télécom, Air Algérie, ainsi que des compagnies de transport et d’électricité, ont commencé à utiliser l’arabe et l’anglais sur leurs factures et documents officiels au lieu du français, évoquant un « changement linguistique institutionnel progressif ».
Quant au journal Le Monde, il décrit cette évolution comme « plus qu’un simple choix linguistique », lui attribuant une dimension politique et culturelle profonde. Ce changement reflète selon lui la volonté de l’Algérie de consolider son indépendance symbolique vis-à-vis de l’héritage colonial français, tout en ouvrant de nouvelles perspectives vers l’espace anglo-saxon, en langue, science et coopération.
Malgré le parti pris médiatique et politique français, les experts estiment que l’orientation algérienne est en phase avec les transformations géopolitiques mondiales et la volonté de l’Algérie de renforcer sa position scientifique et économique dans un espace plus large que la francophonie traditionnelle, limitée à certains pays africains, d’autant que l’anglais est aujourd’hui la langue dominante de la recherche, de la technologie et de la diplomatie internationale.
Au cœur de la crise politique croissante entre Alger et Paris, où l’extrême droite française déverse sa rancune sur l’Algérie, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a outrepassé ses prérogatives en intervenant dans des affaires purement internes algériennes. Dans une interview accordée à Le Figaro, il a déclaré que la décision algérienne de promouvoir l’enseignement de l’anglais à l’école primaire « exprime une froideur dans les relations entre les deux pays ». Cette déclaration a été perçue par des observateurs comme la continuation d’une mentalité paternaliste héritée de l’époque coloniale.
Les experts affirment que ce comportement traduit une profonde crise du système politique français et l’incapacité de sa classe dirigeante, particulièrement la droite, à accepter la réalité d’une Algérie qui agit en égal avec son ancien colonisateur. Certains analystes relèvent aussi que la France elle-même connaît un recul notable de sa langue sur son territoire, face à l’essor de l’anglais dans les domaines de l’éducation, de la recherche scientifique et du tourisme.
Le passage progressif du français à l’anglais, initié depuis plusieurs années en Algérie, a révélé l’orgueil blessé de certaines élites médiatiques et politiques françaises, qui semblent incapables de comprendre que l’Algérie est aujourd’hui un État souverain dans ses décisions, acteur actif dans la diversification et la restructuration de son espace culturel et éducatif, loin de la domination linguistique française.
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