L’Assemblée nationale française a voté, ce lundi après-midi, une motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre François Bayrou, par 364 voix pour et 194 contre, selon l’annonce faite par le président de l’Assemblée nationale.
À la suite de ce vote, François Bayrou devra présenter la démission de son gouvernement au président de la République, Emmanuel Macron, qui sera tenu de désigner un nouveau Premier ministre chargé de former le prochain exécutif.
Bayrou a quitté l’hémicycle sans faire de déclaration, tandis que plusieurs médias français ont rapporté qu’il remettra officiellement sa démission demain matin au président Macron.
Ce revers place Emmanuel Macron sous de fortes pressions et critiques, l’accusant d’être incapable de mettre en place un gouvernement stable. Trois options principales s’offrent désormais à lui : nommer un nouveau Premier ministre issu de la majorité parlementaire, choisir une personnalité de la société civile, ou encore désigner un responsable politique d’un autre parti capable de former une coalition.
Selon le quotidien Le Monde, le président Macron a « pris acte » de la chute du gouvernement Bayrou et a décidé de nommer son successeur « dans les prochains jours ».
Il convient de rappeler que depuis la dissolution du Parlement annoncée en juin 2024, les gouvernements successifs, y compris celui de Michel Barnier, ont rencontré de grandes difficultés à stabiliser la scène politique en raison de l’absence de consensus entre les partis et de la fragilité institutionnelle.
Cette situation plonge le pays dans une phase de paralysie politique, marquée notamment par la suspension de l’examen du budget 2026 et des réformes promises par le Premier ministre, au premier rang la réduction des dépenses publiques de 44 milliards d’euros.
Si Macron ne parvient pas à trouver un équilibre au sein du Parlement, il pourrait être contraint de dissoudre à nouveau l’Assemblée nationale et de convoquer des élections législatives anticipées, une option autorisée par la Constitution un an après la précédente dissolution, intervenue le 9 juin 2024. Ces élections devraient alors se tenir dans un délai compris entre 20 et 40 jours, un scénario susceptible de renforcer les chances de l’extrême droite menée par Marine Le Pen, qui avait obtenu 33 % au premier tour des dernières élections.
La gauche, pour sa part, se dit favorable à cette solution, qu’elle considère comme une opportunité de redistribuer les équilibres politiques. Macron a, en revanche, écarté l’idée d’un nouveau scrutin, à plusieurs reprises, craignant un vide institutionnel et un blocage législatif.
Dans ce contexte de crise, l’hypothèse d’une démission présidentielle a été évoquée, alors que la France a besoin d’une vision politique et économique claire. Mais Emmanuel Macron a réaffirmé sa volonté d’aller au bout de son mandat jusqu’en 2027, quels que soient les bouleversements. Par ailleurs, « La France insoumise », dirigé par Jean-Luc Mélenchon, envisage de déposer une demande de destitution du président après l’échec de Bayrou à obtenir la confiance, même si cette éventualité reste hautement improbable.
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