Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a minimisé jeudi les répercussions du classement de l’Algérie sur la "liste grise" du Groupe d’action financière international (GAFI), regroupant les pays jugés les moins conformes aux normes internationales de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
L’intervention du ministre est survenue en réponse à une question du député Ahmed Rebhi, représentant du Front de libération nationale (FLN) pour la wilaya de Djelfa, lors d’une séance à l’Assemblée populaire nationale. Le député a qualifié ce classement d’"humiliant" pour l’Algérie, dénonçant le fait que le pays soit associé à des États comme le Laos, le Liban, la Syrie ou le Yémen, réputés pour leurs systèmes financiers fragiles.
Il a en outre réclamé un exposé détaillé sur les activités de la Commission nationale d’évaluation des risques de blanchiment de capitaux, de financement du terrorisme et de prolifération des armes de destruction massive, créée en janvier 2023.
De son côté, Bouzred a rappelé que l’Algérie œuvre depuis la décennie noire des années 1990 à éviter toute forme de classement international négatif, période marquée par une intensification du terrorisme financé par des circuits douteux, tant internes qu’externes.
Il a précisé que l’Algérie a adhéré au GAFI en 2003, avant d’être placée sur la liste grise en 2011 en raison de lacunes dans l’évaluation des risques liés au blanchiment d’argent. Elle en a été retirée en 2016, puis de nouveau inscrite en 2024.
Le ministre a comparé cette menace au comportement "d’un voleur cherchant en permanence une faille malgré toutes les mesures de sécurité", soulignant que l’Algérie reste déterminée à sortir de nouveau de cette liste, tout en n’écartant pas la possibilité d’y revenir à l’avenir, compte tenu de l’évolution des techniques de criminalité financière et de la capacité des auteurs à contourner les systèmes de contrôle.
Bouzred a également annoncé que l’Algérie est dans la phase finale de l’élaboration d’un rapport national d’évaluation des risques liés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme. Ce rapport, réalisé par la Commission nationale d’évaluation des risques en collaboration avec la Cellule de traitement du renseignement financier, est achevé à 95 %. Il devrait être validé avant la fin du mois de juin, et transmis au GAFI d’ici fin juillet 2025.
Commentaires
Participez Connectez-vous
Déconnexion
Les commentaires sont désactivés pour cet publication.