Monde

Front arabe et africain uni face à la reconnaissance sioniste du Somaliland

Un communiqué conjoint auquel le Maroc, les Émirats arabes unis et Bahreïn étaient absents, tandis que des pays africains et asiatiques y ont pris part

  • 14
  • 2:57 Min

L’Algérie a signé une déclaration conjointe avec plusieurs pays arabes, africains et du monde islamique, ainsi qu’avec la Turquie et l’Organisation de la coopération islamique (OCI), au sujet de l’annonce par l’entité sioniste de la reconnaissance de la région du « Somaliland », située dans la République fédérale de Somalie.

Selon un communiqué du ministère jordanien des Affaires étrangères publié aujourd’hui, les ministres des Affaires étrangères du Royaume hachémite de Jordanie, de la République arabe d’Égypte, de la République algérienne démocratique et populaire, de l’Union des Comores, de la République de Djibouti, de la République de Gambie, de la République islamique d’Iran, de la République d’Irak, de l’État du Koweït, de l’État de Libye, de la République des Maldives, de la République fédérale du Nigeria, du Sultanat d’Oman, de la République islamique du Pakistan, de l’État de Palestine, de l’État du Qatar, du Royaume d’Arabie saoudite, de la République fédérale de Somalie, de la République du Soudan, de la République de Turquie, de la République du Yémen, ainsi que l’Organisation de la coopération islamique, ont publié une déclaration commune comprenant plusieurs points.

La déclaration, à laquelle les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc n’ont pas pris part, affirme le « rejet catégorique de l’annonce faite hier par Israël concernant la reconnaissance de la région du “Somaliland”, située dans la République fédérale de Somalie ». Elle met en garde contre les graves répercussions de cette mesure sans précédent sur la paix et la sécurité dans la région de la Corne de l’Afrique et de la mer Rouge, ainsi que sur la paix et la sécurité internationales.

Les pays signataires ont estimé que cette démarche reflète également le « mépris clair et total d'Israël pour le droit international », considérant que cette reconnaissance constitue « une violation flagrante des règles du droit international et de la Charte des Nations unies, qui consacrent le respect de la souveraineté des États, de leur unité et de l’intégrité de leurs territoires ».

La déclaration a qualifié la reconnaissance de l’indépendance de parties du territoire d’États souverains de précédent dangereux et de menace pour la paix et la sécurité internationales, ainsi que pour les principes établis du droit international et de la Charte des Nations unies.

Les pays concernés ont exprimé leur « soutien total à la souveraineté de la République fédérale de Somalie » et leur rejet de toute mesure susceptible de porter atteinte à l’unité de la Somalie, à son intégrité territoriale et à sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire.

Fait notable, la déclaration a également établi un lien entre cette démarche sioniste et le déplacement forcé du peuple palestinien, en rejetant « catégoriquement toute tentative d’associer cette mesure à des plans visant à déplacer les Palestiniens hors de leur terre, des projets rejetés sur le fond et sur la forme de manière absolue ». Cela laisse entendre que les États ayant agi collectivement considèrent cette décision comme un prélude ou une introduction à un plan de déplacement du peuple palestinien de la bande de Gaza.

Il est également à noter l’absence des ministres des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, du Maroc et de Bahreïn de cette initiative arabe et islamique commune. Ces pays, qui ont accéléré leur normalisation avec l’entité dans le cadre des accords dits d’Abraham en 2021, se sont tenus à l’écart des positions et déclarations arabes dénonçant les dépassements de l’entité sioniste, que ce soit concernant la guerre contre Gaza ou les agressions contre les pays arabes voisins, allant même jusqu’à lui apporter un soutien indirect.