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Retailleau sanctionne les étrangers en représailles contre les Algériens

Selon une circulaire révélée par le journal français Le Figaro, la naturalisation sera désormais plus difficile.

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Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a ordonné aux préfets d’appliquer de manière stricte les critères de naturalisation. Bien que ces mesures concernent tous les étrangers résidant en France, elles visent particulièrement les ressortissants algériens, surtout dans un contexte de tensions croissantes entre Alger et Paris et après les menaces récentes formulées par Retailleau à leur encontre.

Selon une circulaire révélée par le journal français Le Figaro, la naturalisation devient désormais plus difficile, avec l’imposition d’une règle connue sous le nom de « règle des cinq ans d’intégration » comme condition fondamentale. Ce document officiel, intitulé « Lignes directrices pour l’acquisition de la nationalité française par décision de l’autorité publique », a été adressé à tous les préfets de régions et de départements.

Cette décision reflète une volonté de Paris de restreindre davantage les possibilités de dépôt de demandes de naturalisation. Les Algériens, parmi les plus concernés, devront désormais respecter cette règle des cinq ans, que Retailleau tente de justifier comme garantissant une meilleure intégration des étrangers, tout en réduisant la pression sur les services administratifs chargés du traitement des dossiers. Toutefois, le timing de cette mesure contredit ces justifications et semble traduire une mise en œuvre des menaces répétées du ministre à l’égard des Algériens.

La circulaire impose notamment une exigence d’intégration professionnelle continue pendant au moins cinq années, arguant que cela assure l’indépendance financière du demandeur. Les candidats à la naturalisation doivent donc prouver qu’ils disposent de ressources stables et suffisantes, indépendamment des aides sociales perçues. Une telle condition constitue un véritable défi, notamment pour les Algériens exerçant des métiers marqués par la précarité ou l’intermittence, ou ceux ne répondant pas aux critères d’un emploi stable.

La même rigueur s’applique également aux revenus issus de l’étranger. Les dossiers des candidats disposant de telles ressources seront examinés avec prudence. Ainsi, les ressortissants algériens résidant en France et souhaitant obtenir la nationalité doivent, en plus des conditions classiques, répondre à une évaluation économique et financière couvrant les cinq années précédentes.

Bien qu’aucune modification législative n’ait été introduite par voie parlementaire, cette circulaire de Retailleau bouleverse en profondeur les conditions d’accès à la nationalité. Le ministre semble avoir évité le passage par le Parlement pour échapper à une éventuelle opposition des députés, préférant exploiter les marges de manœuvre que lui offre la loi pour imposer ces nouvelles règles. Ce durcissement cible clairement les Algériens, qui représentent la plus grande communauté étrangère en France, comme le confirment les chiffres officiels.